LES TOURISTES D'UN JOUR À VENISE SE VERRONT INFLIGER DE LOURDES AMENDES S'ILS NE S'ACQUITTENT PAS D'UN DROIT D'ACCÈS
Paris / La Gazette
Les visiteurs d'un jour de la légendaire cité des canaux de Venise qui ne paieront pas 5 euros (5,43 dollars) pour entrer dans le centre historique de la ville lagunaire au cours d'un programme pilote limité dans le temps qui sera lancé à la fin du mois se verront infliger des amendes allant jusqu'à 10 fois le prix d'entrée, ont déclaré les autorités le 4 mars.
Venise a annoncé l'année dernière qu'elle mettrait en place la taxe d'entrée pour les visiteurs d'un jour, longtemps discutée, après avoir échappé à l'inscription de la ville sur la liste des sites du patrimoine en péril de l'agence des Nations unies, en raison notamment de l'impact du surtourisme. Les autorités ont évité de parler de taxe et ont minimisé la possibilité d'attente pour entrer dans la ville, soulignant qu'il n'y aurait pas de tourniquets ni de barrières physiques.
Toutefois, lors d'une conférence de presse, le maire Luigi Brugnaro a laissé entendre que des files d'attente pourraient se former aux points d'entrée officiels et a utilisé le mot "taxe" pour décrire la redevance.
M. Brugnaro a indiqué que le personnel a été formé pour vérifier que les touristes qui ne séjournent pas à Venise possèdent soit un code QR confirmant le paiement de la taxe, soit un bon d'exemption. Les exemptions seront délivrées pour diverses raisons, notamment le travail, l'école ou les soins médicaux, ainsi que pour les personnes nées à Venise et les résidents de la région de Vénétie.
M. Brugnaro a précisé que toute personne trouvée en dehors des points de contrôle désignés sans les documents requis sera passible d'une amende. Celles-ci iront de 50 à 300 euros (de 55 à 326 dollars environ), auxquels s'ajoutera le droit d'entrée maximum autorisé par la loi, fixé à 10 euros (près de 11 dollars).
Les visiteurs seront soumis à des contrôles aléatoires, et non systématiques, a-t-il précisé.
Les autorités ont souligné que le programme visait à réduire les foules les jours de pointe, à encourager les visites plus longues et à améliorer la qualité de vie des résidents.
Les îles de Venise, y compris l'île de Murano, où l'on fabrique du verre, sont également exclues du programme pilote, qui est testé pendant 29 jours, à partir de la fête nationale italienne du 25 avril jusqu'à la mi-juillet, y compris la plupart des week-ends, de 8h30 à 16h00, et qui a pour but de réduire l'affluence les jours de pointe.
La pandémie a retardé les projets de Venise concernant la taxe sur les excursions d'un jour, qui est devenue la pierre angulaire des efforts de la ville pour lutter contre le surtourisme. L'UNESCO a cité le plan lorsqu'elle a décidé de ne pas inscrire la ville sur la liste des sites du patrimoine mondial en péril en septembre dernier, une ternissure qu'elle avait évitée deux ans plus tôt avec l'interdiction des bateaux de croisière dans le bassin de Saint-Marc et le canal de la Giudecca.
