LE CANADA EXCLU ALORS QUE LA CHINE ASSOUPLIT LES INTERDICTIONS DE VOYAGE DE GROUPE
Paris / La Gazette
Le Canada a été laissé de côté alors que la Chine a levé les restrictions sur les voyages de groupe dans de nombreux pays, y compris les États-Unis et le Royaume-Uni.
Cela laisse présager une détérioration des relations après les récentes accusations du Canada selon lesquelles Pékin s'est immiscé dans sa politique.
Les autorités chinoises ont déclaré que le Canada était exclu en raison des accusations d'ingérence étrangère.
Cela pourrait avoir un impact significatif sur l'industrie du tourisme au Canada.
On estime que les touristes chinois ont injecté plus d'un milliard de dollars canadiens (740 millions d'USD) dans l'économie canadienne chaque année au cours des années précédant la pandémie de COVID-19.
Le ministère chinois de la Culture et du Tourisme réglemente les pays que les voyagistes chinois peuvent visiter, en affirmant qu'il s'agit de protéger les citoyens qui voyagent à l'étranger.
Mais cette réglementation a également été considérée comme un outil politique permettant de faire avancer l'agenda politique de la Chine à l'étranger.
La semaine dernière, la Chine a ajouté 78 pays à sa liste de destinations approuvées pour les voyages de groupe, en excluant le Canada et en ajoutant d'autres grands pays du G20 comme les États-Unis, l'Allemagne, l'Australie et la Corée du Sud.
La liste compte actuellement 138 pays.
Dans un communiqué, l'ambassade de Chine à Ottawa s'est dite préoccupée par le fait que « la partie canadienne n'a cessé d'exagérer la soi-disant "ingérence chinoise" ».
Pékin s'attache à « protéger la sécurité et les droits légitimes des citoyens chinois à l'étranger et souhaite qu'ils puissent voyager dans un environnement sûr et amical », selon le communiqué.
Les relations diplomatiques entre les deux pays se sont rapidement détériorées au début de l'année. Cela s'est produit dans le contexte d'une série de fuites dans les médias canadiens de rapports émanant d'agences de renseignement nationales et accusant la Chine de s'être immiscée dans les récentes élections fédérales.
Le Canada a également accusé Pékin d'avoir tenté d'intimider le député conservateur Michael Chong et d'avoir mené une campagne de désinformation à son encontre sur l'application de messagerie populaire chinoise WeChat.
Le diplomate chinois Zhao Wei a été expulsé du Canada en mai à la suite de certaines de ces allégations. En contrepartie, la Chine a expulsé Jennifer Lynn Lalonde, la diplomate canadienne en poste au consulat de Shanghai.
Les voyages de groupe de la Chine vers le Canada ont été approuvés pour la première fois en 2010, ce qui a stimulé le transport aérien et le tourisme entre les deux pays.
En 2018, les relations bilatérales ont subi un revers lorsque Meng Wanzhou, cadre de Huawei, a été détenue au Canada à la demande des États-Unis.
Deux Canadiens ont été arrêtés en Chine peu de temps après, dans une démarche considérée par le Canada et ses alliés comme une « diplomatie de l'otage ».
