LA FIFA FAIT FACE À DE NOUVELLES ACCUSATIONS SUR LES DROITS DE L'HOMME
Paris / La Gazette
La FIFA fait face à de nouvelles critiques pour ne pas avoir abordé les préoccupations concernant les violations des droits de l'homme en Arabie Saoudite, à seulement deux mois de la confirmation du pays en tant qu'hôte de la Coupe du Monde 2034.
La Fédération internationale des ouvriers du bâtiment et du bois (BWI), un syndicat qui a déjà collaboré avec la FIFA sur des réformes de gouvernance, affirme que ses efforts pour discuter de l'exploitation des travailleurs étrangers en Arabie Saoudite ont été ignorés. Le BWI a déposé une plainte en juin auprès de l'Organisation internationale du travail, mettant en lumière « une épidémie d'abus » contre les travailleurs migrants en Arabie Saoudite. Un exemple clé impliquait des milliers de travailleurs philippins toujours en attente de compensation après des années de salaires impayés.
Malgré des demandes répétées, la BWI affirme que la FIFA n'a pas réussi à engager le dialogue ni à imposer des conditions strictes pour accueillir la Coupe du Monde en Arabie Saoudite. Ambet Yuson, secrétaire général de la BWI et ancien membre du conseil consultatif sur les droits de l'homme de la FIFA, a accusé la FIFA de procéder au processus d'appel d'offres « sans aucune évaluation robuste ». Il a averti que l'attribution de la Coupe du Monde à l'Arabie Saoudite sans garanties risque de créer une « tache permanente » dans le monde du sport.
« Récompenser l'Arabie Saoudite avec la Coupe du Monde de la FIFA 2034 sans une évaluation rigoureuse et sans mécanismes en place pour prévenir d'autres abus, c'est approuver l'exploitation et l'injustice sur la scène mondiale », a déclaré Yuson.
La plainte de la BWI met en lumière le sort de 21 000 travailleurs migrants originaires de pays tels que les Philippines, le Népal, le Pakistan et l'Inde. Dans un cas, 8 830 travailleurs philippins de la société déchue Saudi Oger n'ont pas été payés, et seule une fraction d'entre eux a été indemnisée. La FIFA devrait finaliser l'Arabie Saoudite comme hôte de la Coupe du Monde 2034 en décembre, mais la BWI insiste sur le fait que, compte tenu de l'interdiction des syndicats et des ONG étrangères dans le pays, la FIFA doit agir pour garantir la protection des droits des travailleurs.
La propre politique de droits de l'homme de la FIFA dit qu'elle « s'engagera de manière constructive avec les autorités compétentes et les autres parties prenantes et fera tous les efforts possibles pour respecter ses responsabilités internationales en matière de droits de l'homme. »
