FINANCEMENT DE LA LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : LA COP29 OFFRENT UNE BASE SUR LAQUELLE LE BRÉSIL PEUT S'APPUYER
Paris / La Gazette
Les progrès de la COP29 en matière de financement du climat offrent au Brésil une base sur laquelle s'appuyer, selon Lars Nitter Havro, responsable de la macro-énergie chez Rystad Energy, une société indépendante de recherche et d'information sur l'énergie basée en Norvège.
Il a noté que les résultats de la COP29 représentent une avancée significative dans le financement mondial du climat, en particulier pour les nations en développement.
"L'objectif de financement de Bakou fixe un nouvel objectif de mobilisation d'au moins 300 milliards de dollars par an d'ici 2035, ce qui représente une augmentation substantielle par rapport aux engagements précédents, les pays développés menant l'effort. Cet objectif s'inscrit dans le cadre d'une ambition plus large, l''Objectif de financement de Bakou', qui vise à atteindre 1 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035, en intégrant les contributions des secteurs public et privé, ce qui correspond mieux aux besoins financiers des pays en développement pour gérer les impacts climatiques et passer à des économies à faible émission de carbone. La 'feuille de route de Bakou à Belém' a été lancée pour guider les efforts en vue d'atteindre cet objectif global. En outre, l'opérationnalisation du Fonds pour les pertes et dommages et la conclusion des négociations de l'article 6 sur les marchés du carbone devraient accroître les flux financiers et réduire les coûts de mise en œuvre, en soutenant davantage la résilience climatique et le développement durable dans les régions vulnérables. Ces mesures visent collectivement à transformer le paysage du financement climatique mondial, en encourageant des investissements plus importants dans les pays en développement et en favorisant les progrès vers la limitation du réchauffement climatique à 1,5°C", a déclaré M. Havro.
L'analyste estime que la mise en œuvre effective des décisions de la COP29 est confrontée à plusieurs défis majeurs.
"La mobilisation de l'objectif de financement annuel de 300 milliards de dollars d'ici 2035 nécessite un engagement public-privé innovant, tandis que l'opérationnalisation du Fonds pour les pertes et dommages d'ici 2025 exige une gouvernance et des structures de décaissement rapides. La traduction des règles du marché du carbone en systèmes fonctionnels, en particulier dans le cadre de l'Accord de Paris, repose sur des méthodologies et des garanties solides. L'obligation de rendre compte s'appuiera sur le cadre de transparence renforcé, avec des jalons tels que le rapport d'avancement de 2028 et le bilan mondial. Garantir un accès équitable au financement, en particulier pour les nations vulnérables, reste essentiel et nécessite des processus rationalisés et un soutien financier équilibré afin d'éviter le fardeau de la dette. Une coopération internationale soutenue et la transparence seront essentielles pour réussir", a ajouté M. Havro.
L'analyste a souligné que la présidence de la COP29, menée par l'Azerbaïdjan, a fait preuve d'un leadership exceptionnel en conduisant la "percée de Bakou", démontrant une diplomatie climatique efficace dans un paysage géopolitique complexe.
"L'équipe du président de la COP29, Mukhtar Babayev, a mené des négociations controversées qui ont abouti à l'objectif historique de Bakou en matière de financement, à savoir 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035, ce qui représente un triplement significatif de l'objectif précédent. La vision de la présidence est allée plus loin, en fixant un objectif ambitieux de mobilisation financière globale de 1 300 milliards de dollars, cherchant à répondre aux besoins des pays en développement de manière plus complète. Leur approche inclusive a permis de faire avancer le Fonds pour les pertes et dommages et de réaliser une percée sur les marchés du carbone de l'article 6. En mettant l'accent sur des solutions pragmatiques et la recherche d'un consensus, la présidence a réussi à combler les fossés entre les pays développés et les pays en développement, en particulier au cours des dernières heures cruciales. Cette finesse diplomatique a non seulement produit des résultats tangibles mais a également revigoré le paysage mondial du financement climatique, établissant une nouvelle référence pour les futures COP en proposant des voies praticables vers l'objectif de 1,5°C", a estimé M. Havro.
L'expert de Rystan Energy a noté que les décisions prises lors de la COP29 façonneront de manière significative la dynamique de collaboration de la troïka de la COP, assurant ainsi la continuité lorsque le leadership sera transféré au Brésil pour la COP30.
"L'adoption de la 'Feuille de route pour une mission 1,5°C' fournit un cadre unifié pour aligner l'ambition nationale, la capacité technique et la mobilisation financière. Les progrès de l'Azerbaïdjan en matière de financement climatique et de mise en œuvre de l'article 6 offrent au Brésil une base sur laquelle s'appuyer, en particulier pour tirer parti des partenariats mondiaux et accroître l'ambition des CDN", a-t-il conclu.
La COP29, qui s'est tenue en Azerbaïdjan, a été marquée par les décisions concernant un nouvel objectif de financement de base de 300 milliards de dollars, soit le triple de l'objectif précédent de 100 milliards de dollars, la pleine opérationnalisation du Fonds pour les pertes et dommages et la conclusion des négociations sur les marchés du carbone à haute intégrité dans le cadre de l'article 6.
