LE MONDE BAT UN NOUVEAU RECORD DE CHALEUR EN MARS
Paris / La Gazette
Le monde vient de connaître son mois de mars le plus chaud jamais enregistré, le dixième mois consécutif de chaleur historique, alors que les températures de surface de la mer ont également atteint un nouveau record, selon l'agence de surveillance du climat de l'Europe.
Le Copernicus Climate Change Service (C3S) de l'Union européenne a annoncé mardi que le mois de mars avait enregistré une moyenne de 14,14 degrés Celsius (57,9 degrés Fahrenheit), dépassant d'un dixième de degré le précédent record de 2016. Le mois a également été plus chaud de 1,68°C (35°F) qu'un mois de mars moyen entre les années 1850-1900, la période de référence pour l'ère préindustrielle.
De vastes étendues de la planète, de l'Afrique au Groenland et de l'Amérique du Sud à l'Antarctique, ont connu des températures supérieures à la moyenne au cours de ce mois.
Il s'agissait non seulement du dixième mois consécutif à battre son propre record de chaleur, mais aussi de la période de douze mois la plus chaude jamais enregistrée, avec des températures supérieures de 1,58 °C (34,8 °F) aux moyennes préindustrielles.
La cause principale de cette chaleur est l'émission de gaz à effet de serre alimentée par l'activité humaine, selon le C3S.
"C'est la tendance à long terme avec des records exceptionnels qui nous inquiète le plus", a averti Samantha Burgess, directrice adjointe du C3S.
"Voir de tels records - mois après mois - nous montre vraiment que notre climat change, et qu'il change rapidement", a-t-elle ajouté.
Bien que ces températures ne signifient pas que la limite de 1,5 °C (2,7 °F) convenue par les dirigeants mondiaux à Paris en 2015 a été franchie, "la réalité est que nous sommes extraordinairement proches, et déjà en sursis", a évoqué Mme Burgess.
D'ores et déjà, 2023 a été l'année la plus chaude de la planète d'après les relevés mondiaux remontant à 1850.
Le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations unies a prévenu que la planète franchirait probablement la barre des 1,5 °C au début des années 2030. L'objectif est mesuré en décennies plutôt qu'en années individuelles.
La Russie subit actuellement les pires inondations qu'elle ait connues depuis des décennies, tandis que certaines régions d'Australie, du Brésil et de France ont également connu un mois de mars exceptionnellement pluvieux.
