L'UE LANCE UNE ENQUÊTE SUR X D'ELON MUSK À PROPOS DES CONTENUS RELATIFS À LA GUERRE ENTRE ISRAËL ET LE HAMAS
Paris / La Gazette
L'Union européenne a lancé une enquête sur la plateforme de médias sociaux X d'Elon Musk en raison de la diffusion de désinformation et de contenus violents sur le conflit entre Israël et le Hamas.
La Commission européenne, l'organe exécutif de l'Union, a déposé jeudi une demande d'informations contraignante afin de déterminer si la plateforme respecte les règles relatives aux contenus illégaux et préjudiciables.
La Commission a déclaré dans un communiqué qu'elle avait lancé l'enquête en réponse à des "indications reçues concernant la transmission présumée de contenus illicites".
X a jusqu'à mercredi pour répondre aux questions les plus urgentes du document de 40 pages et jusqu'au 31 octobre pour les demandes d'information moins pressantes.
Cette décision intervient après que des plateformes de médias sociaux, dont X, ont diffusé des contenus violents et des informations erronées sur la guerre entre Israël et le Hamas, y compris des séquences d'autres conflits et des jeux vidéo.
X, qui a réduit son équipe de modération des contenus sous la direction de M. Musk, a fait l'objet d'une attention particulière après qu'une étude de l'UE a révélé qu'il s'agissait de la plateforme la moins performante en matière de lutte contre la désinformation.
Thierry Breton, l'autoproclamé "exécuteur" numérique de l'Europe des 27, s'est opposé en ligne à M. Musk en début de semaine, après avoir accusé sa plateforme de permettre la diffusion de "contenus violents et terroristes".
M. Breton a envoyé des lettres d'avertissement non contraignantes similaires aux dirigeants de Meta, Instagram et TikTok.
Linda Yaccarino, directrice générale de X, a défendu le bilan du réseau de médias sociaux, soulignant la suppression de centaines de comptes liés au Hamas et le retrait ou l'étiquetage de dizaines de milliers de contenus préjudiciables.
En vertu de la loi européenne sur les services numériques, entrée en vigueur en août, les plateformes qui ne prennent pas de mesures contre les contenus jugés illégaux peuvent se voir infliger une amende pouvant aller jusqu'à 6 % de leur chiffre d'affaires global, voire se voir interdire d'exercer leurs activités au sein de l'Union européenne.
Les spécialistes du net attirent toutefois l'attention sur le risque de manipulation inversée de l'information. Qui en effet est légitime pour désigner qu'une information est juste ou fausse ? L'assimilation par le ministère de l'intérieur français des manifestations pro-palestiniennes à des manifestations anti-sémites posent la question de l'objectivité et de la liberté de l'information. Par ailleurs, une grande partie des images diffusées par les médias, notamment les bébés décapités ou les hélicoptères abattus, se sont révélées des montages. Il est donc important d'être extrêmement prudent sur la qualification des infos.
Les combats entre Israël et le Hamas sont entrés dans leur septième jour vendredi, l'armée israélienne ayant demandé à plus d'un million de Palestiniens piégés dans la bande de Gaza de se déplacer vers le sud dans les 24 heures précédant une offensive terrestre attendue.
Les frappes aériennes israéliennes sur Gaza au cours de la semaine écoulée ont tué plus de 1 500 Palestiniens et en ont blessé plus de 6 600 autres, selon des responsables palestiniens.
Samedi, plus de 1 300 personnes ont été tuées et 3 000 blessées par le Hamas lors de l'attaque la plus meurtrière contre Israël depuis des décennies, selon des responsables israéliens.