LA DÉSINFORMATION EST LA PLUS ACTIVE SUR X, SELON L'UE
Paris / La Gazette
Selon une étude de la Commission européenne, c'est sur X, anciennement Twitter, que l'on trouve la plus grande proportion de désinformation parmi les six grands réseaux sociaux.
L'étude a porté sur plus de 6 000 messages uniques publiés sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram, LinkedIn, TikTok, X et YouTube.
L'étude a analysé le contenu de trois pays considérés comme particulièrement exposés au risque de désinformation : l'Espagne, la Pologne et la Slovaquie.
"Mon message à [X] est le suivant : vous devez vous conformer à la loi stricte. Nous surveillerons ce que vous faites", a averti Vera Jourova, commissaire européenne chargée des valeurs et de la transparence
L'étude sur la désinformation qui a suscité les commentaires de Mme Jourova portait sur l'Espagne, la Pologne et la Slovaquie, des pays qui risquent d'être ciblés par la désinformation en raison des élections ou de la proximité de la guerre en Ukraine.
La plateforme présentant le plus grand "ratio de découvrabilité" de la désinformation - c'est-à-dire la proportion de contenus sensibles constitués de désinformation - est Twitter. C'est sur YouTube que le taux est le plus faible, selon l'étude.
L'étude a été réalisée par TrustLab, une start-up spécialisée dans la surveillance de la désinformation, dans le cadre de travaux visant à soutenir le code de bonne pratique de l'UE en matière de désinformation.
X, qui s'appelait alors Twitter, ainsi que de nombreux autres réseaux sociaux, ont adhéré au code volontaire en 2018.
Mais l'entreprise s'est retirée du code alors qu'elle était dirigée par Elon Musk.
"M. Musk sait qu'il n'est pas tiré d'affaire en quittant le code de pratique, car la loi sur les services numériques est désormais pleinement appliquée", a évoqué Mme Jourova.
Les entreprises qui ne se conforment pas à la loi s'exposent à des amendes pouvant aller jusqu'à 6 % de leur chiffre d'affaires mondial.
En septembre, l'UE a accusé les entreprises de médias sociaux de ne pas avoir mis fin aux campagnes de désinformation russes "à grande échelle" menées depuis l'invasion de l'Ukraine.
Elle a précisé que "la portée et l'influence des comptes soutenus par le Kremlin" s'étaient encore accrues en 2023.
Mardi, Mme Jourova a déclaré : "L'État russe s'est engagé dans la guerre des idées pour polluer notre espace d'information avec des demi-vérités et des mensonges afin de créer une fausse image selon laquelle la démocratie ne vaut pas mieux que l'autocratie".
La Russie vise les Européens avec une "arme de manipulation de masse de plusieurs millions d'euros" et les grandes plateformes de médias sociaux doivent faire face à ce risque, a-t-elle ajouté.
La menace est particulièrement sérieuse en raison de la guerre en Ukraine et des prochaines élections européennes, a poursuivi Mme Jourova.