LE NAUFRAGE D'UN BATEAU EN GRÈCE FAIT AU MOINS 78 MORTS ET DES CENTAINES DE DISPARUS
Paris / La Gazette
Au moins 78 personnes sont mortes et plus de 100 ont été secourues après le naufrage de leur bateau de pêche au large du sud de la Grèce.
Mais des survivants ont suggéré que jusqu'à 750 personnes auraient pu être entassées sur le bateau, avec des rapports faisant état de 100 enfants dans la cale.
La Grèce affirme qu'il s'agit de l'une des plus grandes tragédies de migrants qu'elle ait jamais connues et a décrété trois jours de deuil.
Les autorités affirment que leurs offres d'aide ont été refusées, mais elles doivent faire face à des accusations de ne pas avoir fait assez pour aider.
Le bateau a coulé à environ 80 km au sud-ouest de Pylos à 2 h 04 mercredi matin, heure locale, selon les garde-côtes grecs, qui ont ramené à 78 le nombre de morts, qui avait été confirmé précédemment à 79.
L'agence européenne de surveillance des frontières Frontex a déclaré avoir repéré le bateau mardi en début d'après-midi et en avoir immédiatement informé les autorités grecques et italiennes. Les garde-côtes ont indiqué par la suite que personne à bord ne portait de gilet de sauvetage.
Dans une chronologie fournie par les garde-côtes, ceux-ci ont indiqué que le premier contact avait été établi avec le bateau de pêche à 14h00 (11h00 GMT) et qu'aucune demande d'aide n'avait été formulée.
Le ministère grec de la Marine marchande a pris contact à plusieurs reprises avec le bateau et s'est vu répondre qu'il voulait simplement naviguer vers l'Italie. Un navire battant pavillon maltais a fourni de la nourriture et de l'eau vers 18h00, et un autre bateau a fourni de l'eau trois heures plus tard, a ajouté le ministère.
Mercredi, vers 01h40, une personne à bord du bateau aurait prévenu les garde-côtes grecs que le moteur du bateau avait mal fonctionné.
Peu après, le bateau a chaviré, ne mettant que dix à quinze minutes pour couler complètement. Une opération de recherche et de sauvetage a été déclenchée, mais elle a été compliquée par des vents violents.
Jérôme Tubiana, de Médecins sans frontières, a déclaré sur franceinfo que les autorités européennes et grecques auraient dû intervenir plus tôt. « C'est vraiment choquant d'entendre que Frontex a survolé le bateau et qu'il n'y a pas eu d'intervention parce que le bateau a refusé toute aide... un bateau surchargé est un bateau en détresse, donc il n'y a pas de question de son état ou de sa capacité à continuer sa route ».
On pense que le bateau allait de Libye en Italie et que la plupart des personnes à bord étaient des hommes d'une vingtaine d'années.
Ils voyageaient depuis plusieurs jours, selon les médias locaux, qui ont ajouté que le bateau avait été approché mardi après-midi par un cargo maltais qui lui avait fourni de la nourriture et de l'eau.
Les survivants ont parlé de 500 à 750 personnes à bord et le directeur régional de la Santé, Yiannis Karvelis, a mis en garde contre une tragédie sans précédent : « Le nombre de personnes à bord était bien plus élevé que la capacité qui devrait être autorisée pour ce bateau ».
La Grèce est l'une des principales voies d'accès à l'Union européenne pour les réfugiés et les migrants en provenance du Moyen-Orient, d'Asie et d'Afrique.
Le mois dernier, le gouvernement grec a fait l'objet de critiques internationales à la suite de la diffusion d'une vidéo montrant l'expulsion forcée de migrants laissés à la dérive en mer.
Plus de 70 000 réfugiés et migrants sont arrivés dans les pays de la ligne de front de l'Europe cette année, la majorité d'entre eux débarquant en Italie, selon les données de l'ONU.
