RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE: LA COUVERTURE DE GLACE DE LA MER DE L'ANTARCTIQUE ATTEINT UNE BAISSE RECORD
Paris / La Gazette
La glace de mer de l'Antarctique a atteint en février, pour la deuxième année consécutive, la superficie la plus réduite jamais enregistrée, poursuivant ainsi un déclin qui dure depuis une décennie, a indiqué le 7 mars le service de surveillance du climat de l'Union européenne.
Le 16 février, la surface de l'océan couverte par la glace autour du continent gelé s'est réduite à 2,09 millions de kilomètres carrés (800 000 miles carrés), le niveau le plus bas depuis le début des enregistrements par satellite, selon les chiffres fournis à l'AFP par le Service Copernicus concernant le changement climatique (C3S) de l'Union européenne.
« La glace de mer de l'Antarctique a atteint son niveau le plus bas depuis 45 ans de données satellitaires », a déclaré Samantha Burgess, directrice adjointe du C3S.
Les scientifiques du gouvernement américain ont également confirmé un nouveau record le mois dernier, mais ont indiqué un chiffre encore plus bas de 1,79 million de km², une différence que le C3S a attribuée à « différents algorithmes de récupération de la glace de mer ».
Les concentrations de glace de mer au cours de l'été dans l'hémisphère sud ont été bien inférieures à la moyenne dans tous les secteurs de l'océan Austral.Les minima records de cette année et de 2022 sont inférieurs d'environ 30 % à la moyenne de 1981-2010.
« Ces conditions de faible glace de mer peuvent avoir des implications importantes pour la stabilité des plates-formes de glace de l'Antarctique et, en fin de compte, pour l'élévation du niveau de la mer à l'échelle mondiale », a prévu Mme Burgess. « Les calottes polaires sont un indicateur sensible de la crise climatique. »
La fonte de la glace de mer n'a pas d'impact perceptible sur le niveau des mers, car la glace se trouve déjà dans l'eau des océans. La diminution de la couverture glaciaire n'en constitue pas moins une préoccupation majeure, car elle contribue à accélérer le réchauffement de la planète, y compris dans la région arctique.
Environ 90 % de l'énergie solaire qui frappe la glace de mer blanche est renvoyée dans l'espace. En revanche, lorsque la lumière du soleil frappe l'eau sombre et non gelée de l'océan, c'est presque la même quantité d'énergie qui est absorbée, contribuant ainsi directement au réchauffement de la planète.
Les régions des pôles Nord et Sud se sont toutes deux réchauffées d'environ trois degrés Celsius par rapport aux niveaux de la fin du XIXe siècle, soit trois fois plus que la moyenne mondiale.
Mais contrairement à la glace de mer dans l'Arctique, qui a diminué de 3 % par an depuis la fin des années 1970, la glace de mer dans l'Antarctique est restée relativement constante au cours de la même période, avec toutefois d'importantes variations annuelles.
