Lagazette

LES TALIBANS IMPOSENT AUX UNIVERSITÉS PRIVÉES D'EMPÊCHER LES FEMMES DE PASSER LES EXAMENS D'ENTRÉE

29 Janvier 2023 09:29 (UTC+01:00)
LES TALIBANS IMPOSENT AUX UNIVERSITÉS PRIVÉES D'EMPÊCHER LES FEMMES DE PASSER LES EXAMENS D'ENTRÉE
LES TALIBANS IMPOSENT AUX UNIVERSITÉS PRIVÉES D'EMPÊCHER LES FEMMES DE PASSER LES EXAMENS D'ENTRÉE

Paris / La Gazette

Samedi, les talibans ont renforcé leur interdiction de l'éducation des femmes, en indiquant dans un message aux universités privées que les femmes afghanes n'ont pas le droit de passer les examens d'entrée à l'université, selon un porte-parole.

Les talibans ont annoncé, par la voix de Ziaullah Hashmi, porte-parole du ministère de l'Enseignement supérieur,l 'interdiction pour les étudiantes de passer les examens d'entrée à l'université en Afghanistan pour l'année scolaire 2023, selon une lettre envoyée aux universités privées et aux établissements d'enseignement supérieur samedi.

Cette annonce intervient malgré des semaines de condamnation et de pressions de la part de la communauté internationale en faveur d'un renversement des mesures restreignant les libertés des femmes, notamment deux visites consécutives ce mois-ci de plusieurs hauts responsables de l'ONU. Cette situation est également de mauvais augure pour l'espoir que les talibans puissent revenir sur leurs édits dans un avenir proche.

Le mois dernier, les talibans ont interdit aux femmes l'accès aux universités privées et publiques. Le ministre de l'enseignement supérieur du gouvernement dirigé par les talibans, Nida Mohammed Nadim, a affirmé que cette interdiction était nécessaire pour empêcher le mélange des genres dans les universités et parce qu'il estime que certaines matières enseignées violent les principes islamiques.

Il a déclaré dans une interview télévisée que des travaux étaient en cours pour résoudre ces problèmes et que les universités rouvriraient leurs portes aux femmes dès qu'ils seraient résolus.

Les talibans ont fait des promesses similaires concernant l'accès des filles aux collèges et aux lycées, affirmant que les cours reprendraient pour elles une fois que les « problèmes techniques » liés aux uniformes et aux transports seraient résolus. Mais les filles restent exclues des salles de classe au-delà de la sixième année.

La lettre, diffusée par Associated Press (A.P.), prévient que les femmes ne peuvent pas passer le « test d'entrée pour les niveaux licence, master et doctorat » et que si une université désobéit à l'édit, « une action légale sera prise contre le contrevenant ».

La lettre a été signée par Mohammad Salim Afghan, le responsable gouvernemental chargé de superviser les affaires étudiantes dans les universités privées.

Les examens d'entrée commencent dimanche dans certaines provinces, tandis qu'ailleurs en Afghanistan, ils débutent le 27 février. Les universités afghanes suivent un calendrier différent en raison des différences saisonnières.

L'Afghanistan compte 140 universités privées réparties dans 24 provinces, qui accueillent environ 200 000 étudiants. Parmi eux, 60 000 à 70 000 sont des femmes. Les universités emploient environ 25 000 personnes.

Au début de cette semaine, le chef de l'humanitaire de l'ONU, Martin Griffiths, et les dirigeants de deux grandes organisations d'aide internationale se sont rendus en Afghanistan, après la visite, la semaine dernière, d'une délégation conduite par la femme la plus haut placée des Nations unies, la vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed. Ces visites avaient le même objectif : tenter d'inverser les mesures de répression prises par les talibans à l'encontre des femmes et des jeunes filles, notamment l'interdiction faite aux Afghanes de travailler pour des organisations humanitaires nationales et internationales.

Loading...
L'info de A à Z Voir Plus