L'AZERBAÏDJAN SIGNALE DES TIRS DE LA PART DE L'ARMÉNIE
Paris / La Gazette
Quelques jours après avoir conclu un accord provisoire de paix avec l'Arménie, l'Azerbaïdjan a déclaré dimanche que ses positions militaires avaient été prises pour cible par ce pays.
Un communiqué du ministère azerbaïdjanais de la Défense a indiqué que ses positions militaires avaient été attaquées par des troupes arméniennes situées près du village de Digh vers 9h45 heure locale (5h45 GMT).
L'incident est le deuxième du genre signalé par Bakou ce mois-ci.
Le rapport intervient alors que l'Azerbaïdjan et l'Arménie ont annoncé séparément jeudi qu'ils étaient parvenus à un accord sur le texte du projet d'accord de paix, destiné à mettre fin à un conflit de plusieurs décennies entre les deux pays et à établir des liens diplomatiques entre Bakou et Erevan. Les relations entre les deux anciennes républiques soviétiques sont tendues depuis 1991, lorsque l'armée arménienne a occupé illégalement le Karabakh, un territoire internationalement reconnu comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, ainsi que sept régions adjacentes. La plupart du territoire a été libéré par l'Azerbaïdjan lors d'une guerre de 44 jours à l'automne 2020, qui s'est terminée par un accord de paix négocié par la Russie, ouvrant la voie à des discussions de normalisation et de démarcation. En septembre 2023, l'Azerbaïdjan a établi une souveraineté totale au Karabakh après la reddition des forces séparatistes dans la région.
Après des années de négociations bloquées, les deux parties ont annoncé jeudi qu'elles s'étaient mises d'accord sur le texte d'un accord de paix global et étaient prêtes à le signer. Ce serait une avancée majeure dans une région où la Russie, l'Union européenne, les États-Unis se disputent tous l'influence.
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinyan a reconnu la souveraineté de Bakou sur le Karabakh après trois décennies de domination séparatiste arménienne, une démarche considérée comme une première étape cruciale vers la normalisation des relations. Mais il a fait face à une réaction intérieure pour avoir fait des concessions territoriales, y compris le retour de quatre villages frontaliers à l'Azerbaïdjan l'année dernière. Bakou a clairement exprimé ses attentes quant à la suppression par l'Arménie, de sa constitution, d'une référence à sa déclaration d'indépendance de 1991, qui affirme des revendications territoriales sur le Karabakh. Toute modification constitutionnelle nécessiterait un référendum national qui pourrait encore retarder la finalisation du traité. Alors que Washington, Bruxelles et des dirigeants européens tels que le président français Emmanuel Macron ont salué cette avancée, les critiques soutiennent que le chemin vers une véritable réconciliation reste incertain. La méfiance persistante des deux côtés suggère que, même si un accord de paix est signé, atteindre une stabilité durable dans le Sud-Caucase nécessitera bien plus que des accords diplomatiques.