Après la crise des sous-marins, les négociations commerciales interrompues entre l'Australie et l'UE
Paris / Lagazetteaz
Des négociations prévues de longue date sur un accord de libre-échange entre l'Union européenne et l'Australie ont été reportées d'un mois. Une conséquence directe de la crise des sous-marins avec la France.
Après la fureur des autorités françaises, la crise des sous-marins entache la relation entre Canberra et Bruxelles. Un responsable européen a annoncé à l'Agence France-Presse que des négociations prévues avec l'Australie ont été reportées.
Une conséquence directe de la rupture, sans préavis, par l'Australie d'un méga-contrat d'achat de douze sous-marins français signé en 2016 afin d'acheter à la place des navires de conception américaine. Depuis, Paris et Canberra n'ont toujours pas repris contact au plus haut niveau. Le Premier ministre australien Scott Morrison a reconnu la semaine dernière qu'il devra se montrer « patient » pour renouer des liens de confiance avec Paris.
Cette fois, c'est la relation non plus avec la France avec l'ensemble des pays de l'Union européenne (UE) qui se distend. Après l'éclatement de la crise des sous-marins, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell avait soutenu publiquement la France. « Comme l’a dit Emmanuel Macron lui-même, il faut passer de la parole aux actes. Et cela va prendre du temps », avait-il déclaré.
Prévu de longue date, ce nouveau cycle de négociations devait porter sur un possible accord de libre-échange entre l'Australie et l'UE, troisième partenaire commercial de l'île océanienne, discuté depuis 2018. Ce report complique le respect du calendrier initial, les négociations devant initialement aboutir d'ici la fin de l'année.
Le ministre australien du commerce qui devait se rendre en Europe pour ces négociations, Dan Tehan, a minimisé la décision européenne dans une déclaration, disant « comprendre la réaction de la France (...) mais en fin de compte, toute nation doit agir dans son intérêt national - ce qu'a fait l'Australie ».
Il devrait rencontrer le commissaire européen au commerce, Valdis Dombrovskis la semaine prochaine avant une reprise estimée des négociations au mois de novembre.