Boris Johnson relance la guerre de la pêche avec la France
Paris / Lagazetteaz
Les bonnes intentions de Boris Johnson qui s’était entretenu, vendredi dernier, avec Emmanuel Macron dans l’intention de rétablir de bonnes relations avec la France, neuf jours après l’annulation par Canberra d’un contrat de sous-marins avec la France au profit d’une alliance avec les États-Unis et le Royaume-Uni, n’auront pas duré longtemps !
Annoncée mardi, l’attribution de seulement douze licences de pêche à des navires de moins de 12 mètres sur les quarante-sept demandées par des navires français pour opérer dans les eaux britanniques dans une zone de 6 à 12 miles, a été perçue comme une nouvelle provocation à Paris. Par la voix de Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, et celle d’Annick Girardin, la ministre de la Mer, la France a dénoncé, mercredi, des décisions inacceptables et inadmissibles contrevenant à l’accord sur le Brexit et annoncé d’éventuelles mesures de rétorsion à venir. Début mai, de premières escarmouches s’étaient déjà produites au large de Jersey avec des débordements des deux côtés de la Manche.
Dans un communiqué publié mardi, le gouvernement de sa gracieuse Majesté souligne qu’à ce jour, près de 1 700 licences de navires de l’UE ont été délivrées pour pêcher dans les eaux britanniques dans une zone de 12 à 200 miles nautiques et 105 dans la zone des 6-12 miles et que les 35 navires français qui ont vu leurs demandes retoquées ne disposaient pas des justificatifs demandés. A savoir la preuve qu’ils pêchaient déjà dans les zones concernées entre 2012 et 2016, avant le référendum sur le Brexit.
A en croire Pierre Karleskind, président de la commission pêche du Parlement européen et Stéphanie Yon-Courtin, conseillère régionale de Normandie, 75 bateaux français ne pourraient plus du tout accéder aux eaux de Jersey à partir du 31 octobre. Tout en se disant ouvert à d’autres discussions et preuves, Londres assure que son approche est « claire, raisonnable » et « conforme à l’accord de commerce et de coopération » conclu avec l’Union européenne.
Les mauvaises langues ne manqueront pas de remarquer que ce nouvel épisode de tension intervient alors que le Royaume-Uni connaît des pénuries d’essence et de nourriture, liées au Brexit.
Source: l'Opinion