L'IRAN POURRAIT METTRE AU POINT DES ARMES NUCLÉAIRES DANS QUELQUES MOIS, AVERTIT LE CHEF DE L'AIEA
Paris / La Gazette
L'Iran possède suffisamment d'uranium enrichi pour produire plusieurs têtes nucléaires et pourrait le faire en quelques mois, a déclaré Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, au Conseil des Relations internationales le 22 avril.
"L'Iran n'est pas loin d'avoir un problème nucléaire. Il ne l'a pas, nous le savons. Mais le matériel nécessaire est déjà là. Pour fabriquer quelques ogives", a déclaré M. Grossi.
Il a ajouté que l'Iran avait précédemment "mené des recherches et même testé certains des éléments nécessaires à la fabrication (d'un) dispositif nucléaire", et que l'AIEA n'avait pas "la certitude qu'ils avaient complètement disparu".
Tout en soulignant la distinction technique entre la capacité et la possession, M. Grossi a prévenu que le délai se réduisait : "Ce serait une question de mois, pas d'années."
L'AIEA poursuit ses inspections en Iran, mais M. Grossi estime que le niveau d'accès actuel est insuffisant. "Je dirais insuffisant... le degré de visibilité que nous jugeons nécessaire".
Les pourparlers entre les États-Unis et l'Iran se poursuivent, et M. Grossi a qualifié ce moment de "riche en opportunités, mais bien sûr très sensible, voire dangereux".
Il a fait référence à la nature sans précédent de l'engagement, déclarant : "Nous voyons l'Iran et les États-Unis se parler directement d'une manière qui ne s'était jamais produite auparavant".
M. Grossi a laissé entendre que l'AIEA manquait de visibilité et a qualifié les pourparlers actuels entre les États-Unis et l'Iran de "moment d'énorme, énorme, énorme responsabilité pour tout le monde".
Des questions techniques essentielles, notamment l'enrichissement de l'uranium et l'éventuelle fabrication d'armes, sont au cœur des discussions. "Il est évident que le chapitre de l'enrichissement est un chapitre très important... et le chapitre de l'armement est une autre partie très importante de cette conversation", a déclaré le chef de l'AIEA.
M. Grossi a indiqué que la Chine avait exprimé clairement son opposition à un Iran doté de l'arme nucléaire lors de ses récentes rencontres à Pékin, ce qu'il a qualifié d'"engagement très ferme [...] que nous ne devrions pas avoir un Iran doté de l'arme nucléaire".
Il a conclu que la vérification de tout accord futur resterait du ressort de l'AIEA. "Nous sommes les seuls à pouvoir dire que l'Iran possède telle ou telle quantité de ceci ou de cela."
M. Grossi s'est rendu à Téhéran la semaine dernière et s'est entretenu avec de hauts responsables iraniens avant le deuxième tour de la diplomatie américano-iranienne à Rome.
Le président américain Donald Trump a menacé de bombarder l'Iran si les négociations échouaient.
