LE CHEF DE L'AIEA À TÉHÉRAN: L'IRAN DOIT PROUVER QUE SON PROGRAMME NUCLÉAIRE EST PACIFIQUE

Paris / La Gazette
Téhéran devrait coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour prouver la nature pacifique de son programme nucléaire, a déclaré le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi.
M. Grossi a fait ces remarques dans un message publié sur son compte X après une réunion avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à Téhéran le 16 avril.
"Il est important de rencontrer le ministre des Affaires étrangères Aragchi lors de ma visite opportune en Iran. La coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique est indispensable pour fournir des garanties crédibles sur la nature pacifique du programme nucléaire iranien à un moment où la diplomatie est nécessaire de toute urgence", a écrit le chef de l'agence.
À la suite de la réunion, le ministre iranien a également partagé un message sur X, qui dit : "J'ai eu une discussion utile avec le chef de l'AIEA en visite, M. Grossi. Dans les mois à venir, l'Agence peut jouer un rôle crucial dans le règlement pacifique du dossier nucléaire iranien. Alors que de nombreux fauteurs de troubles se rassemblent pour faire dérailler les négociations actuelles, nous avons besoin d'un directeur général de la paix".
Le message du ministre Araghchi ajoute : "Notre prédisposition est de faire confiance à Grossi dans sa mission de tenir l'Agence à l'écart de la politique et de la politisation, et de se concentrer sur son mandat technique".
Depuis le 17 avril 2025, les États-Unis et l'Iran sont engagés dans de nouvelles négociations nucléaires dans un contexte de tensions accrues et de dynamiques géopolitiques complexes.
Le premier cycle de négociations nucléaires entre l'Iran et les États-Unis a eu lieu le 12 avril 2025 à Mascate (Oman). Il s'agissait du premier engagement direct entre les deux nations depuis le retour au pouvoir du président américain Donald Trump.
Les discussions ont été principalement indirectes, le ministre des Affaires étrangères d'Oman, Badr al-Busaidi, assurant la médiation entre l'envoyé américain Steve Witkoff et le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi. Toutefois, les deux principaux négociateurs ont eu une brève conversation directe à la fin de la réunion. Les discussions ont porté sur le programme nucléaire iranien et sur la levée potentielle des sanctions américaines. L'Iran a insisté sur son droit à enrichir de l'uranium, tandis que les États-Unis ont cherché à répondre aux inquiétudes suscitées par les avancées nucléaires de l'Iran. M. Araghchi a martelé que le programme d'enrichissement de l'uranium de l'Iran n'était pas négociable, soulignant que le pays ne ferait aucun compromis sur cet aspect de ses activités nucléaires.
À l'issue des premières discussions, les deux parties ont convenu de se retrouver pour un deuxième cycle de négociations prévu le 19 avril 2025 à Rome, en Italie. La poursuite de ces négociations témoigne d'un intérêt mutuel pour la résolution des questions complexes liées aux activités nucléaires de l'Iran.