L'IRAN EXCLUT LES POURPARLERS DE DIRECTS AVEC LES ÉTATS-UNIS, MAIS LAISSE LA PORTÉES OUVERTE À UN DIALOGUE SOUS LA MÉDIATION D'OMAN
Paris / La Gazette
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a exclu des pourparlers directs avec les États-Unis, tout en confirmant son ouverture à des négociations indirectes sous la médiation d'Oman.
"Les pourparlers directs sont inacceptables pour les raisons que nous avons exposées à maintes reprises", a déclaré M. Araghchi à l'agence de presse Tasnim le 7 avril. "Toutefois, nous sommes prêts à mener des négociations indirectes par l'intermédiaire d'Oman. La balle est maintenant dans le camp de l'Amérique, qui doit répondre, mais nous ne sommes pas pressés."
Il a rejeté les rapports spéculant sur les négociateurs iraniens, soulignant que le ministère des Affaires étrangères mènerait toute discussion future.
Le même jour, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Esmail Baghai, a renforcé le rôle d'Oman en tant que "candidat principal" pour faciliter les pourparlers, citant son implication passée dans la diplomatie nucléaire iranienne.
Il a indiqué que les récentes discussions au niveau des experts avec les pays E3 (France, Allemagne et Royaume-Uni) ont porté sur la levée des sanctions liées au nucléaire, dont la plupart ont été imposées par les États-Unis. Il a également confirmé la tenue prochaine de réunions trilatérales avec la Russie et la Chine à Moscou.
"Aucun élément n'a été présenté pour prouver que le programme iranien n'est pas pacifique", a déclaré M. Baghai, réaffirmant que Téhéran "n'a jamais cherché à se doter d'armes nucléaires".
Faisant référence aux menaces militaires américaines, il a prévenu que l'Iran était "préparé à tout scénario" et qu'il réagirait de manière décisive.
Un nombre croissant de personnalités iraniennes ont récemment évoqué la possibilité que la République islamique révise sa doctrine de défense pour y inclure le développement d'armes atomiques.
Le président américain Donald Trump a affirmé que l'Iran pourrait encore accepter des pourparlers directs avec Washington, malgré l'escalade des tensions et ses propres menaces de bombardements et de sanctions secondaires si aucun accord nucléaire n'est conclu.
Le 5 avril, le président iranien Massoud Pezeshkian a déclaré : "La République islamique veut un dialogue sur un pied d'égalité, et non pas que l'Iran soit menacé d'un côté et qu'on lui demande de négocier de l'autre. "
Il a ajouté : "Aujourd'hui, l'Amérique humilie non seulement l'Iran, mais aussi le monde entier, et ce comportement est en contradiction avec l'appel à la négociation."
