L'IRAN REJETTE LES NÉGOCIATIONS DIRECTES « VIDES DE SENS » AVEC LES ÉTATS-UNIS

Paris / La Gazette
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a qualifié de « vide de sens » la perspective de négociations directes sur le programme nucléaire de l'Iran avec les États-Unis, dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays.
M. Araghchi a fait cette déclaration dimanche, après que le président américain Donald Trump a déclaré le mois dernier, dans une lettre envoyée au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qu'il espérait qu'il y aurait une négociation entre les deux pays visant à empêcher Téhéran de se doter d'armes nucléaires.
La semaine dernière, D. Trump a fait monter les enchères en martelant : « S'ils ne font pas d'accord avec l'Iran, ils ne peuvent pas le faire : S'ils ne concluent pas d'accord, il y aura des bombardements. »
M. Araghchi a mis en doute la sincérité de Washington en appelant à des négociations, déclarant dimanche : « Si vous voulez des négociations, alors à quoi bon menacer ? »
Téhéran, qui maintient qu'il ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, a jusqu'à présent rejeté les ouvertures de Washington, mais s'est dit ouvert à une diplomatie indirecte - une position répétée par Araghchi dans sa déclaration de dimanche.
M. Araghchi a laissé entendre que son pays souhaitait négocier sur un « pied d'égalité » avec les États-Unis, les décrivant comme « une partie qui menace constamment de recourir à la force en violation de la charte des Nations unies et qui exprime des positions contradictoires de la part de ses différents responsables ».
Les pays occidentaux, au premier rang desquels les États-Unis, accusent depuis des décennies Téhéran de chercher à se doter de l'arme nucléaire.
En 2018, au cours de son premier mandat présidentiel, le président Trump a annulé le Plan global d'action conjoint, un accord conclu entre l'Iran et les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, qui accordait à l'Iran un allègement des sanctions en échange d'une limitation de son programme nucléaire.
Depuis, l'Iran est revenu sur les engagements pris dans le cadre de l'accord, accumulant suffisamment de matières fissiles pour fabriquer plusieurs bombes, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique, qui effectue des inspections sur les sites nucléaires iraniens.
L'Iran affirme que ses activités nucléaires sont uniquement destinées à des fins civiles. Israël, principal allié des États-Unis dans la région, est largement considéré comme disposant d'un arsenal nucléaire non déclaré.