PARIS, BERLIN, LONDRES ET ROME APPROUVENT LE PLAN ARABE DE RECONSTRUCTION DE GAZA

Paris / La Gazette
Les principales nations européennes ont déclaré qu'elles soutenaient un plan soutenu par les Arabes pour la reconstruction de Gaza qui coûterait 53 milliards de dollars et éviterait de déplacer les Palestiniens du territoire.
Le plan, élaboré par l'Égypte et approuvé par les dirigeants arabes, a été rejeté par Israël et par le président américain Donald Trump, qui a présenté sa propre vision pour transformer la bande de Gaza en une "Riviera du Moyen-Orient".
Samedi, les ministres des Affaires étrangères de la France, de l'Allemagne, de l'Italie et de la Grande-Bretagne ont salué le plan, qui prévoit la reconstruction de Gaza sur cinq ans, comme étant "réaliste".
Dans un communiqué, ils ont déclaré que la proposition promettait "une amélioration rapide et durable des conditions de vie catastrophiques" de la population de Gaza.
Le plan prévoit que Gaza soit temporairement gouvernée par un comité d'experts indépendants et que des forces internationales de maintien de la paix soient déployées sur le territoire.
Ce comité serait chargé de superviser l'aide humanitaire et de gérer temporairement les affaires de Gaza sous la supervision de l'Autorité palestinienne.
La proposition a été élaborée alors que l'on craint de plus en plus que le fragile accord de cessez-le-feu de Gaza ne s'effondre après l'expiration, le 1er mars, de la première phase de six semaines.
Israël a bloqué l'entrée de l'aide dans le territoire afin de faire pression sur le Hamas pour qu'il accepte une nouvelle proposition américaine de prolongation temporaire de la trêve, au cours de laquelle d'autres otages détenus à Gaza seraient libérés en échange de prisonniers palestiniens.
Mais le Hamas a insisté pour que la deuxième phase du cessez-le-feu, qui verrait le retrait total des troupes israéliennes, commence comme convenu.
Israël enverra une équipe de négociateurs au Qatar lundi pour participer aux discussions sur la prolongation du cessez-le-feu, a déclaré le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
On ne sait toujours pas si et quand la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu sera mise en œuvre. Toutefois, un porte-parole du Hamas, Abdel Latif al-Qanoua, a parlé d'"indicateurs positifs" pour les pourparlers de la semaine prochaine.
Le plan soutenu par les pays arabes pour l'avenir de Gaza est une alternative à l'idée de M. Trump selon laquelle les États-Unis prendraient le contrôle du territoire et réinstalleraient sa population.
L'Égypte a présenté ce plan lors d'un sommet d'urgence de la Ligue arabe le 4 mars et l'Autorité palestinienne et le Hamas l'ont accueilli favorablement.
Mais la Maison Blanche et le ministère israélien des Affaires étrangères ont déclaré qu'il ne tenait pas compte des réalités de la bande de Gaza.
"Les habitants ne peuvent pas vivre humainement dans un territoire couvert de débris et de munitions non explosées", a lancé mardi en fin de journée Brian Hughes, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de M. Trump.
"Le président Trump reste fidèle à sa vision de reconstruire une bande de Gaza libérée du Hamas", ajoute le communiqué.
Le communiqué publié par les quatre pays européens le 8 mars indique qu'ils sont "déterminés à travailler avec l'initiative arabe" et qu'ils apprécient le "signal important" que les États arabes ont envoyé en la développant.
Le communiqué précise que le Hamas "ne doit plus gouverner Gaza ni constituer une menace pour Israël" et que les quatre pays "soutiennent le rôle central de l'Autorité palestinienne et la mise en œuvre de son programme de réformes".
La quasi-totalité des 2,3 millions d'habitants de Gaza ont dû quitter leur domicile depuis le début des hostilités. Israël a commencé ses opérations militaires après l'attaque du Hamas en octobre 2023, qui a tué environ 1 200 personnes et en a pris 251 autres en otage.
La bande de Gaza a subi d'importantes destructions qui ont eu un impact humanitaire considérable. Selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, plus de 48 000 Palestiniens ont été tués au cours de l'action militaire israélienne et de nombreuses infrastructures ont été détruites par les frappes aériennes dans toute la bande.