LA RUSSIE S'INTERROGE SUR L'AVENIR DE SES BASES MILITAIRES EN SYRIE APRÈS LA CHUTE D'ASSAD
Paris / La Gazette
Le Kremlin a signalé sa volonté de discuter de l'avenir de ses bases militaires en Syrie, avec le nouveau leadership du pays une fois la stabilité rétablie.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a abordé la question lundi, en soulignant la nécessité de patience pendant une période d'incertitude significative.
"Tout cela est sujet à discussion avec ceux qui seront au pouvoir en Syrie, a déclaré M. Peskov, selon Interfax. Nous voyons maintenant une période de transformation et d'extrême instabilité. Par conséquent, cela prendra du temps. Et ensuite, une conversation sérieuse sera nécessaire avec ceux qui seront investis du pouvoir."
L'implication militaire de la Russie en Syrie remonte à la guerre civile de 2011. Moscou a joué un rôle crucial en soutenant l'ancien président syrien Bachar Al Assad, en envoyant des troupes et des ressources militaires en 2015.
La base navale de Tartous et la base aérienne de Khmeimim près de Lattaquié ont servi de atouts stratégiques clés pour la Russie, un accord de 2017 accordant à Moscou l'utilisation de ces bases jusqu'en 2066.
Fin novembre, les forces d'opposition dirigées par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont lancé une offensive rapide et décisive, capturant des territoires clés, y compris Alep, et avançant vers Damas en l'espace de dix jours. L'effondrement rapide du gouvernement d'Assad a bouleversé le statu quo.
M. Peskov a souligné que la Russie adoptait une approche prudente face à l'évolution de la situation.
"Tout ce qui est nécessaire et tout ce qui est possible pour entrer en contact avec ceux qui peuvent s'occuper de la sécurité est en train d'être fait maintenant, a-t-il ajouté. Et, bien sûr, notre armée prend également toutes les précautions nécessaires."
La chute du régime d'Assad, qui a obtenu l'asile en Russie, marque un tournant dans la guerre civile de dix ans en Syrie. Le règne d'Assad, qui a duré près de 25 ans, s'est terminé par une avancée rapide des rebelles, renversant des années de gains militaires réalisés avec le soutien russe.
L'effondrement du gouvernement d'Assad a également soulevé des questions sur l'avenir des troupes russes stationnées en Syrie.
Bien que Moscou ait nié toute menace immédiate pour ses forces, des rapports sur les réseaux sociaux suggèrent que certaines troupes russes pourraient avoir été coupées de leurs bases au milieu du chaos. L'exactitude de ces affirmations reste non vérifiée en raison de l'accès limité aux zones de conflit.