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L'OBJECTIF DE COOPÉRATION DU G-20 ÉCLIPSÉ PAR L'ESCALADE DES RISQUES MONDIAUX

21 Novembre 2024 19:27 (UTC+01:00)
L'OBJECTIF DE COOPÉRATION DU G-20 ÉCLIPSÉ PAR L'ESCALADE DES RISQUES MONDIAUX
L'OBJECTIF DE COOPÉRATION DU G-20 ÉCLIPSÉ PAR L'ESCALADE DES RISQUES MONDIAUX

Paris / La Gazette

Le sommet du G-20 de cette année se concentre sur les crises mondiales, les efforts de paix à Gaza et en Ukraine, et la nouvelle administration présidentielle américaine.

Le président sortant des États-Unis, Joe Biden, est sur le point de quitter la Maison Blanche avec les guerres en cours entre la Russie et l'Ukraine ainsi que la guerre d'Israël contre les Palestiniens à Gaza, en plus d'autres crises mondiales en Afrique. En attendant, la communauté internationale et les acteurs mondiaux se préparent à accueillir le président élu Donald Trump et élaborent des stratégies pour accueillir son style de gouvernance "imprévisible" aux États-Unis.

Alors que les supporters s'apprêtent à dire adieu à M. Biden, celui-ci a marqué un nouveau but contre les espoirs de mettre fin au conflit en Ukraine en autorisant l'utilisation de missiles à longue portée par l'Ukraine pour des frappes limitées à l'intérieur du territoire russe. Comme on pouvait s'y attendre, le président russe Vladimir Poutine n'a pas tardé à réagir en autorisant un décret abaissant le seuil d'utilisation des armes nucléaires, une décision que la Maison Blanche, le Royaume-Uni et l'Union européenne ont condamnée en la qualifiant d'"irresponsable". Alors que les tensions s'intensifiaient, l'Ukraine a lancé une attaque sur la région russe de Briansk, tirant six missiles ATACMS de fabrication américaine, selon les agences de presse russes citant le ministère russe de la Défense.

Les événements susmentionnés, en plus des opérations se déroulant à Gaza et des attaques d'Israël contre le Liban, se sont déroulés alors que le club des riches du monde, les 20, s'est réuni à Rio de Janeiro, au Brésil, pour le sommet des dirigeants du G-20 les 18 et 19 novembre sous le thème "Construire un monde juste et une planète durable". Les dirigeants du G20 se sont réunis sous la présidence du Brésil, après la présidence de l'Inde l'année dernière. L'Afrique du Sud accueillera le sommet en 2025.

Traditionnellement, les sommets du G-20 se sont centrés sur les questions économiques et commerciales mondiales, touchant souvent à des sujets interconnectés tels que la durabilité, le changement climatique et les conflits connexes. En tant que membre des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et pays qui se positionne politiquement comme faisant partie du Sud global, le Brésil a réussi à en faire un point central pour discuter des mécanismes soutenant le développement économique dans les pays en développement, la croissance durable, l'autonomisation des femmes, l'égalité ethnique et raciale, les énergies renouvelables et les questions liées à l'eau.

Les dirigeants du G-20, un groupe représentant environ 85 % du PIB mondial, plus de 75 % du commerce mondial et environ deux tiers de la population mondiale, se sont réunis pour discuter des questions économiques et commerciales mondiales, y compris l'inclusion sociale, les réformes de la gouvernance mondiale et les transitions énergétiques. Cependant, leur attention s'est déplacée vers Gaza et l'Ukraine, et dans une certaine mesure vers la manière dont la nouvelle administration Trump changera les dynamiques mondiales. Ici, il est peut-être plus juste de dire que la voix n'était pas aussi forte que les mots qui n'ont pas été prononcés sur les risques et les opportunités possibles sous la nouvelle administration américaine. Il semble que la politique d'attente qui était en vigueur avant les élections américaines va continuer encore un peu.

C'est dans le contexte de ces développements et de la possibilité d'une guerre mondiale à grande échelle que les membres du G-20 se sont réunis pour trouver des moyens de coopération. Si cela a été réalisé et si le sommet produira des résultats tangibles reste à voir, bien qu'il subsiste un grand point d'interrogation quant à savoir si les politiques changeront pour la coopération ou la rivalité.

Néanmoins, le communiqué final du G-20 a soutenu "toutes les initiatives pertinentes et constructives" visant à parvenir à une "paix globale, juste et durable" en Ukraine, tout en condamnant l'utilisation de la force pour l'acquisition de territoires, sans nommer directement la Russie. Le communiqué a également exprimé une "profonde préoccupation" concernant la "situation humanitaire catastrophique" à Gaza et a appelé à un cessez-le-feu "global", conforme à la résolution de l'ONU proposée par les États-Unis pour la libération de tous les otages détenus par le Hamas. De plus, le communiqué a appelé à des réformes de l'ONU, y compris l'élargissement du Conseil de sécurité pour mieux représenter les régions sous-représentées du monde comme l'Afrique, l'Asie-Pacifique, l'Amérique latine et les Caraïbes.

Enfin, il ne faut pas oublier que les membres du G-20 sont de grands rivaux entre eux tant sur le plan politique, militaire qu'économique. C'est pourquoi s'attendre à une coopération efficace à une époque de risques sécuritaires accrus peut être une approche naïve. Pourtant, le fait que les voix du Sud Global s'élèvent contre les inégalités, la pauvreté, la durabilité et les conflits en cours est un grand progrès. Cette voix doit être soutenue et davantage élevée par une approche coopérative entre les puissances émergentes du Sud mondial pour réformer les institutions internationales afin qu'elles travaillent aux solutions des crises mondiales, et non seulement pour les intérêts d'une poignée de puissants. Un monde plus juste sera possible lorsque des décisions équitables seront prises pour les défavorisés et pour les intérêts de l'humanité dans son ensemble, et non lorsqu'elles seront prises pour protéger les intérêts des puissants.

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