LE SOMMET DU G20, SUR LA CORDE RAIDE, APPELLE À L'AIDE À GAZA ET À LA PAIX EN UKRAINE
Paris / La Gazette
Les dirigeants mondiaux du sommet du G-20 à Rio de Janeiro ont publié une déclaration générale abordant un pacte mondial pour lutter contre la faim, fournir une aide humanitaire à Gaza et appeler à la paix dans les régions dévastées par la guerre, y compris au Moyen-Orient et en Ukraine.
Bien que le ton soit ambitieux, la déclaration conjointe a laissé les critiques s'interroger sur son manque de stratégies concrètes.
La déclaration, signée par tous sauf un membre, incluait des engagements à explorer une taxe sur les milliardaires et à réformer le Conseil de sécurité des Nations Unies, suscitant à la fois des éloges et des controverses.
Le sommet, organisé par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, a été accueilli avec scepticisme quant à la possibilité d'atteindre une position unifiée au milieu des tensions mondiales et de l'incertitude politique aux États-Unis suite à la victoire du président élu Donald Trump.
Pourtant, l'accord qui en a résulté a défié les attentes.
L'Argentine a exprimé des désaccords sur plusieurs points, citant des objections aux références à l'agenda 2030 de l'ONU et aux propositions de régulation des réseaux sociaux, reflétant les positions idéologiques de son président, Javier Milei.
La déclaration a mis en lumière la "situation humanitaire catastrophique" à Gaza suite à l'incursion du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre.
Les dirigeants ont souligné l'importance d'élargir l'aide humanitaire et ont réaffirmé le droit des Palestiniens à l'autodétermination dans le cadre d'une solution à deux États.
Cependant, le document omettait de faire référence aux victimes israéliennes ou aux otages détenus par le Hamas, s'écartant ainsi du soutien indéfectible du président américain Joe Biden à l'autodéfense d'Israël.
Biden, s'exprimant avant le sommet, a réitéré sa position, blâmant le Hamas pour le conflit et appelant à une pression internationale pour un cessez-le-feu.
La guerre à Gaza a fait plus de 43 000 morts palestiniens, selon des responsables locaux, avec des pertes importantes également signalées au Liban en raison des affrontements avec le Hezbollah.
La guerre en cours en Ukraine a également pris le devant de la scène.
La déclaration a condamné la souffrance humaine mais s'est abstenue de désigner la Russie comme l'agresseur.
Le président russe Vladimir Poutine a sauté le sommet, représenté à la place par le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, évitant ainsi les conséquences potentielles du mandat d'arrêt de la CPI contre lui.
Joe Biden a réaffirmé le soutien des États-Unis à la souveraineté de l'Ukraine et a annoncé un assouplissement des restrictions sur l'utilisation de missiles à plus longue portée, permettant à l'Ukraine de frapper plus profondément sur le territoire russe.
L'initiative phare de Lula – une alliance mondiale contre la faim et la pauvreté – a obtenu le soutien de 82 nations et d'organisations comme la Fondation Rockefeller et la Fondation Bill & Melinda Gates.
Le sommet a ravivé les débats sur la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU, un objectif de longue date pour Lula.
La déclaration a soutenu l'expansion des membres permanents et non permanents pour mieux représenter les régions sous-représentées comme l'Afrique, l'Amérique latine et les Caraïbes. Cependant, elle n'a pas précisé les mesures concrètes à prendre.
Les États-Unis ont soutenu deux sièges permanents pour les nations africaines et un siège non permanent pour les petits États insulaires.
Pendant ce temps, des coalitions concurrentes, y compris le Groupe des Quatre (Brésil, Allemagne, Inde et Japon) et Uniting for Consensus, se sont affrontées sur les détails.
Bien que la déclaration du G-20 reflète un désir collectif de réforme mondiale, les experts restent prudents quant à son impact.