LE SOUDAN DU SUD ATTEND UNE ACTION RAPIDE SUR LE FONDS POUR LES PERTES ET DOMMAGES LORS DE LA COP29
Paris / La Gazette
Le Soudan du Sud appelle à l'établissement urgent du nouvel objectif quantifié collectif (NCQG) pour le financement climatique, a déclaré la ministre de l'Environnement et des Forêts du pays, Josephine Napwon Cosmos Ngoya, lors de son discours au sommet de la COP29 en Azerbaidjan.
Prenant la parole au nom d'une nation aux prises avec les impacts sévères du changement climatique, la ministre Ngoya a décrit les effets dévastateurs qui ont ravagé son pays, y compris les sécheresses, la chaleur extrême, les schémas de précipitations erratiques et les échecs de récoltes, qui ont tous laissé plus de 60 % de la population du Soudan du Sud en insécurité alimentaire.
"Plus de 3 millions de personnes ont été touchées par des catastrophes liées au climat, entraînant des déplacements internes et la perte de moyens de subsistance", a déclaré la ministre Ngoya, soulignant le besoin crucial de soutien international. Elle a appelé à l'établissement urgent du nouvel objectif collectif quantifié (NCQG) pour le financement climatique, exhortant la COP29 à veiller à ce que le montant du financement atteigne des trillions de dollars. De plus, elle a appelé à une simplification des modalités d'accès à ce financement, soulignant l'importance de rationaliser les processus pour garantir que les pays les plus vulnérables comme le Soudan du Sud puissent accéder aux ressources dont ils ont besoin pour faire face aux impacts climatiques.
Une préoccupation majeure pour la ministre Ngoya était la question des pertes et dommages, où elle a souligné la nécessité d'une opérationnalisation rapide des mécanismes de financement qui permettraient aux nations touchées d'être indemnisées pour les ravages causés par le changement climatique. "La capitalisation durable et l'opérationnalisation du fonds doivent être accélérées pour garantir que nos populations touchées reçoivent le soutien dont elles ont besoin", a-t-elle exhorté.
La ministre Ngoya a également abordé l'écart d'émissions, reconnaissant les défis pour atteindre les objectifs mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. "Nous prenons du retard, et le chemin actuel nous conduira à une augmentation de 3,5°C des températures mondiales", a-t-elle averti, exhortant les pays développés et les principaux émetteurs à rehausser leurs ambitions et à réduire drastiquement les émissions. "Pour maintenir l'objectif de 1,5°C, une action urgente et décisive est nécessaire."
Les riches ressources naturelles du Soudan du Sud, y compris la plus grande zone humide d'Afrique et plus de 30 % de couverture forestière, ont été mises en avant comme des atouts cruciaux pour l'atténuation du climat. Le ministre Ngoya a appelé à une résolution rapide des négociations sur l'Article 6, ce qui permettrait au Soudan du Sud de s'engager dans le commerce du carbone et d'utiliser les recettes pour des projets d'adaptation et d'atténuation du climat. "La capacité de séquestration du carbone du Soudan du Sud est vitale dans la lutte contre le changement climatique. Nous devons conclure ces négociations à l'amiable lors de cette COP", a-t-elle clamé.
Enfin, la ministre Ngoya a souligné l'importance des solutions basées sur la nature, exhortant les dirigeants mondiaux à changer leur approche de la protection de l'environnement. "Nous devons protéger, gérer durablement et restaurer les écosystèmes dégradés qui sont la base de notre alimentation, de notre eau, de notre énergie, de notre richesse et de nos moyens de subsistance", a-t-elle conclu.
