Lagazette

Paris / La Gazette

En renforçant les engagements en matière de finance et d'énergie, et en insufflant de la confiance dans les flux de financement climatique, les dirigeants renforceront l'élan vers des résultats ambitieux à la COP29 et cimenteront l'impératif de la coopération mondiale sur le climat.

Le Sommet du G20 se déroule dans un contexte d'incertitude et de turbulences mondiales, y compris les conflits en Ukraine, au Moyen-Orient et au Sahel. En parallèle, la réélection de Trump a jeté une ombre sur les efforts multilatéraux et les négociations concurrentes de la COP29, qui sont censées convenir d'un nouvel objectif de financement climatique pour les pays en développement et stimuler l'élan en matière de coopération et de mise en œuvre climatiques.

Malgré ce contexte tumultueux, les efforts diplomatiques du Brésil tout au long de l'année ont tout de même abouti à un consensus sur de nombreuses questions au niveau ministériel du G20. Il est maintenant temps pour les dirigeants du G20 de passer à l'action à grande échelle.

Le leadership politique est désormais crucial pour ouvrir la voie à la COP29, car les négociations techniques se heurtent à des défis liés aux accords nécessaires sur le financement, l'adaptation et l'atténuation. Avec les pays du G20 représentant 77 % des émissions mondiales et 85 % de l'économie mondiale, ils jouent un rôle décisif dans la capacité du monde à atteindre l'objectif de 1,5 °C de l'Accord de Paris et à mobiliser les financements climatiques. Le Sommet de Rio offre donc une opportunité opportune pour le G20 de prendre des responsabilités collectives et d'avancer les ambitions en matière de finance, d'atténuation et d'adaptation lors de la COP29.

À Bakou, les négociations sur le Nouvel Objectif Collectif Quantifié (NOCQ) concernant le financement climatique pour les pays en développement stagnent pour diverses raisons, les pays étant bloqués dans des positions figées et des arguments sur le quantum, la base des contributeurs et l'éligibilité. Les pays du G20 – représentant à la fois les principaux donateurs et les marchés émergents – couvrent les différentes perspectives et exercent une influence significative. Les nations développées devraient s'engager collectivement à augmenter le soutien public et concessionnel aux pays vulnérables au climat, en particulier en matière d'adaptation. Le G20 offre également une opportunité de résoudre les tensions sur qui paie quoi, le rôle de la Chine étant particulièrement crucial pour aider à débloquer davantage de financements.

Au-delà de la COP, le G20 façonne le paysage financier plus large qui détermine le niveau de soutien et d'élan vers l'action climatique et le financement. Cette année, le Groupe de travail pour la Mobilisation Mondiale contre le Changement Climatique a lié pour la première fois dans l'histoire du G20 les pistes financières et sherpa pour renforcer les flux financiers vers l'agenda climatique. De plus, les résultats du G20 des ministres des Finances ont offert des progrès substantiels en matière de réforme du système financier dans son ensemble.

Cela dit, le résultat à Bakou dépendra des mesures encore à mettre en œuvre au niveau des dirigeants, telles que les réformes des banques multilatérales de développement – censées fournir 120 milliards de dollars aux pays en développement d'ici 2030 – et des financements innovants comme les prélèvements de solidarité mondiale. Les réformes macroéconomiques et de la dette sont également essentielles pour renforcer la confiance internationale et favoriser des résultats fructueux lors des COP. Une fraction de ces mesures du G20 pourrait constituer une avancée majeure dans le financement climatique et aider à établir un nouvel objectif financier crédible. Le cadre de la Mission 1,5°C du Brésil, conçu pour augmenter exponentiellement le financement de la COP28 à la COP30, présente une voie viable, dirigée par le financement, pour soutenir l'ambition en matière d'atténuation, d'adaptation et de pertes et dommages, qui devrait être poursuivie par le G20.

La réunion ministérielle du G20 sur la transition énergétique a souligné la nécessité d'accroître les investissements à l'échelle mondiale et est parvenue, pour la première fois depuis 2021, à un consensus sur les principes d'une transition énergétique juste et inclusive, en mettant l'accent sur la planification énergétique, le développement de la main-d'œuvre et l'éradication de la pauvreté énergétique. Toutefois, une omission cruciale subsiste : l'accélération de la transition vers l'abandon des combustibles fossiles.

Le communiqué des dirigeants du G20 devrait indiquer qu'ils sont prêts à discuter d'un calendrier pour mettre fin à l'expansion des combustibles fossiles et définir des voies de décarbonisation qui renforceront la confiance mondiale dans l'élimination progressive des combustibles fossiles à long terme, conformément aux résultats du premier bilan mondial.

Cela sera d'autant plus important que les pays se préparent à soumettre leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) d'ici février 2025. À l'instar des annonces du Brésil, des Émirats et de la Grande-Bretagne, les autres membres du G20 doivent s'assurer que leurs contributions sont alignées sur le seuil de 1,5°C. Compte tenu de l'ampleur de leurs émissions, ces CDN détermineront le succès ou l'échec du régime climatique. L'inclusion dans le communiqué final d'une formulation sur l'engagement du groupe à fournir des CDN très ambitieuses serait essentielle pour stimuler la coordination internationale sur et agenda et favoriser des résultats fructueux à la COP29.

Le moment est venu pour les dirigeants du G20 de dépasser leurs divergences, de prendre des engagements audacieux et d'ouvrir la voie à une réponse mondiale juste et transformatrice à la crise climatique. Alors que la COP29 entre dans sa deuxième semaine, les dirigeants du G20 se réunissent à Rio de Janeiro pour leur sommet annuel, offrant une opportunité de soutenir l'avancement des négociations actuellement épineuses à Bakou en délivrant des signaux politiques forts pour l'action.