"L'EMPIRE DU MILIEU" : UNE MARCHE STRATÉGIQUE DANS LA QUÊTE D'UN MONDE MULTIPOLAIRE
Paris / La Gazette
La Chine, pour les années 2023–2024, vise rien de moins qu'à retrouver son statut de puissance dominante en Asie de l’Est. Pendant deux millénaires, elle a incarné le cœur politique et économique de cette région, jusqu’à ce que le traité de Nankin en 1842 la mette sous le joug des puissances occidentales et japonaises.
La Chine, pour les années 2023–2024, vise rien de moins qu'à retrouver son statut de puissance dominante en Asie de l’Est. Pendant deux millénaires, elle a incarné le cœur politique et économique de cette région, jusqu’à ce que le traité de Nankin en 1842 la mette sous le joug des puissances occidentales et japonaises.
Aujourd’hui, la Chine dispose de ressources de plus en plus puissantes pour rétablir son influence d'antan et peser de tout son poids sur l'échiquier géopolitique mondial.
Les atouts géopolitiques de la Chine
Une démographie comme levier d'influence
Avec près de 1,4 milliard d’habitants, la Chine reste l’un des pays les plus peuplés de la planète, dotée d’un marché intérieur gigantesque et d’une main-d’œuvre inépuisable. Ce potentiel humain constitue un socle solide pour l’économie nationale et, au-delà, un levier stratégique d'influence mondiale.
Une étendue territoriale et une position géographique clé
Avec environ 9,6 millions de kilomètres carrés, la Chine est le troisième plus grand pays au monde, après la Russie et le Canada. Cette vaste étendue territoriale offre des avantages géopolitiques de poids. Située au carrefour de l'Asie-Pacifique, la Chine se trouve à la croisée des routes commerciales et de transport internationales, consolidant ainsi son rôle de plaque tournante de la région.
Une puissance économique en ascension fulgurante
L'économie chinoise continue de croître à un rythme effréné. En 1950, sa part dans le PIB mondial n’était que de 3,3 % ; en 1992, elle atteignait 10 %, et les prévisions pour 2024 la placent à plus de 20 % du PIB mondial. Fort de ces chiffres, Pékin s'est imposé sur les marchés internationaux, notamment en se classant parmi les trois premiers pays en termes d’investissements directs étrangers, attirant 50 milliards de dollars en 2023. Ses réserves de change, qui s'élèvent à 90 milliards de dollars, confèrent à la Chine un contrôle significatif sur les marchés financiers mondiaux.
Une puissance militaire en pleine expansion
Entre 2023 et 2024, la Chine a continué à développer sa puissance militaire. Dotée d'environ 300 ogives nucléaires stratégiques, avec un potentiel d'expansion à 600 voire 900 dans les décennies à venir, et d'une armée de quatre millions de soldats appuyée par un budget de 90 milliards de dollars (selon le Pentagone), la Chine se positionne de manière croissante comme une puissance militaire redoutable. La croissance économique rapide du pays permet des investissements soutenus dans les technologies de défense et les systèmes d’armement, renforçant son arsenal nucléaire et consolidant son influence militaire pour défendre et promouvoir ses intérêts.
Une influence mondiale à travers l'ONU et autres organisations internationales
En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU doté du droit de veto, la Chine reste, en 2023, un acteur central dans de nombreuses organisations internationales et régionales, disposant de leviers d’influence uniques qui lui permettent de peser sur la scène politique mondiale.
Défis et problèmes internes
Les ambitions de la Chine font face à de sérieux défis domestiques. En 2023, des disparités notables dans le développement économique entre les 29 provinces soulignent l'inégalité régionale croissante. La mondialisation exacerbe aussi les tensions entre une économie en pleine expansion, une société en mutation rapide et un système politique rigide. Le fossé entre riches et pauvres s'élargit : en 2023, le PIB par habitant atteignait 7 600 dollars, plaçant la Chine au 109e rang mondial.
Problèmes sociaux et politiques
Les inégalités et la pauvreté demeurent parmi les défis les plus pressants pour Pékin. Selon les données de 2023, les 20 % des citoyens les plus riches captent 50 % du revenu national, tandis que les 20 % les plus pauvres se contentent de 4,7 %. Cette disparité amplifie les difficultés d'accès aux services de base : des millions de Chinois n'ont toujours pas accès à des soins de santé et à une éducation adéquate. En 2023, environ 80 000 manifestations ont été recensées dans le pays, un chiffre qui reflète l'intensité des tensions sociales.
Relations sino-européennes
Depuis deux décennies, l’influence économique croissante de la Chine en Europe transforme le paysage financier du continent. En 2023, la Chine devient le premier partenaire commercial de l'Union européenne, représentant 20,8 % des importations européennes et occupant la troisième place pour les exportations avec une part de 9 %. Aujourd’hui, la puissance économique est au cœur de la géopolitique, et les nations utilisent leurs leviers financiers pour orienter leurs priorités de politique étrangère et consolider leurs avantages globaux. L'Union européenne voit désormais la Chine comme un concurrent économique et systémique autant qu'un partenaire de négociation, ce qui souligne l’ampleur du défi posé par l’ascension chinoise.
Depuis sa fondation, l'UE s'est fixée pour mission de combattre le nationalisme et de promouvoir la compréhension mutuelle par le commerce. De ses six membres d'origine, elle s'est élargie à 27 États, devenant ainsi une puissance économique mondiale. Cependant, malgré cette envergure, l’UE se voit confrontée à un défi stratégique majeur : résister à l’influence croissante de la Chine et éviter une position de dépendance économique. Dans un contexte de rééquilibrage mondial, l’UE doit admettre que le pouvoir économique détermine les avantages stratégiques, et que la « puissance douce » seule ne peut protéger efficacement ses intérêts.
Pendant ce temps, la Chine contourne habilement les structures institutionnelles traditionnelles en forgeant des accords bilatéraux avec 15 pays de l'UE dans le cadre de son initiative « La Ceinture et la Route ». La création du format « 14+1 » avec l'Europe centrale et orientale permet à Pékin de capitaliser sur les faiblesses de gouvernance de l’UE, révélant la pression économique comme un levier diplomatique puissant.
Au cours des dix dernières années, l’UE a également subi la pression des États-Unis. En 1997, Zbigniew Brzezinski avertissait déjà qu’une Europe forte et unie pourrait devenir un concurrent global pour l’Amérique. La politique de « Pivot vers l'Asie » de Barack Obama, suivie par l'approche protectionniste de Donald Trump, a sérieusement ébranlé le partenariat transatlantique. L’UE, tentant de maintenir ses relations commerciales avec la Chine, se retrouve face à un dilemme complexe : une politique économique restrictive américaine et la concurrence chinoise placent aujourd’hui l'Europe dans une position géopolitique périlleuse.
Cette dynamique révèle la nécessité pour l'UE de naviguer avec prudence, réaffirmant ses valeurs et ses intérêts dans un paysage mondial de plus en plus multipolaire.
Actions militaires en Ukraine et équilibre des pouvoirs
Le conflit militaire en Ukraine complexifie davantage l’équilibre mondial des pouvoirs. Les États-Unis, en s’impliquant activement dans cette guerre, cherchent à renforcer de nouvelles alliances en Occident, ce qui a des répercussions directes sur les relations sino-européennes. La Chine, quant à elle, tente d’endosser un rôle de médiateur dans le conflit ukrainien tout en prenant des mesures pour stabiliser les relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran. L’Union européenne, de son côté, se retrouve à naviguer dans un équilibre délicat, entre son soutien aux États-Unis et une coopération stratégique croissante avec la Chine.
La quête d’une « souveraineté stratégique » est ainsi devenue centrale dans la posture mondiale de l’Europe, jouant un rôle clé dans l’atteinte de ses objectifs à long terme. Cependant, l’UE fait face à des obstacles considérables dans la mise en place d’une politique étrangère et d’une défense commune. Son approche prudente vis-à-vis de la Chine ne se limite plus seulement aux questions de droits de l’homme : l'influence croissante de la Chine dans les secteurs stratégiques et la dépendance technologique européenne à l'égard de Pékin suscitent également des préoccupations profondes. Bien qu’elle cherche à renforcer ses liens avec la Chine, l’Union européenne doit aussi investir activement dans des domaines stratégiques comme l’intelligence artificielle, les chaînes d'approvisionnement, l’économie numérique et la lutte contre le changement climatique, tout en préservant sa souveraineté.
En fin de compte, même si l’Europe ne s’engage pas dans une confrontation ouverte avec la Chine, comme le font les États-Unis, elle doit tendre vers un partenariat équilibré, en privilégiant une approche de coopération internationale plutôt que d’opposition.
Les vecteurs géopolitiques majeurs de la Chine
Les objectifs géopolitiques principaux de la Chine pour 2023-2024 visent à promouvoir un monde multipolaire et à renforcer sa place en tant que leader, tant au niveau régional que mondial. Pékin a déjà consacré des ressources considérables à ces objectifs, adoptant une stratégie pragmatique et indépendante qui priorise ses intérêts nationaux. Voici un aperçu des principaux vecteurs de la géopolitique chinoise, de ses actions aux niveaux asiatique, eurasiatique et global, ainsi que des défis qu’elle doit affronter.
Soutenir un monde multipolaire
À l’image de la Russie, la Chine défend activement l’idée d’un monde multipolaire où elle pourrait occuper une place centrale. Ces dernières années, Pékin a ouvertement défié les intérêts des États-Unis en Asie de l’Est, abordant des sujets épineux tels que le statut de Taïwan, la démocratie à Hong Kong, la question tibétaine, la réunification de la péninsule coréenne et le contrôle des îles en mer de Chine méridionale. Néanmoins, la Chine continue de maintenir des relations économiques et commerciales avec les États-Unis, des liens qui se sont poursuivis en 2023. Sans une entente stratégique entre Washington et Pékin, il reste difficile d’imaginer un équilibre de pouvoir stable en Eurasie.
Renforcer l’influence en Asie centrale
L’un des objectifs prioritaires de la Chine en Asie centrale est d’élargir son influence par le biais de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui est devenue le principal outil de sa stratégie dans cette région. Si Pékin s’était historiquement concentré sur les différends frontaliers et les questions de sécurité, il a amorcé en 2023 une expansion économique ambitieuse, plaçant l’Asie centrale au cœur de ses intérêts. En conséquence, la Chine est devenue le principal concurrent de la Russie dans cette région, notamment dans les pays riches en ressources énergétiques. D’ici 2024, la Chine importe du gaz kazakh et renforce ses partenariats énergétiques avec le Turkménistan et l’Ouzbékistan. Le Turkménistan s’est engagé à fournir chaque année 30 milliards de mètres cubes de gaz à la Chine via un gazoduc conjoint. Entre 2023 et 2024, Pékin a instauré une zone de libre-échange et de libre circulation des capitaux en Asie centrale et mis en œuvre 87 nouveaux projets de transport, dont un corridor stratégique reliant la mer Caspienne à la Chine en passant par la Russie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et le Kirghizistan.
En consolidant ses positions en Asie centrale et en étendant ses alliances dans les régions stratégiques, la Chine se pose comme un acteur incontournable d’un monde multipolaire en construction.
Relations avec les rivaux régionaux
Pékin observe avec une inquiétude croissante la perspective d’une coalition entre des voisins clés tels que la Russie, le Japon et l’Inde. En particulier, le renforcement de l’alliance nippo-américaine et la coopération trilatérale avec l’Australie suscitent des préoccupations majeures. Cet axe s’est consolidé en 2023, posant un défi sérieux aux ambitions géopolitiques chinoises dans la région.
Concurrence avec le Japon
Malgré des liens économiques étroits, les relations entre la Chine et le Japon restent entachées de rivalité politique et de tensions historiques. En 2023, le commerce bilatéral a dépassé 170 milliards de dollars, mais la Chine surveille avec méfiance les initiatives japonaises visant à renforcer leurs capacités militaires. Pékin considère que Tokyo n’a pas pris la pleine mesure de ses responsabilités historiques, notamment à travers l’exclusion du massacre de Nankin de 1937 des manuels scolaires japonais, un geste perçu comme un obstacle majeur à la réconciliation et une source persistante de tensions dans leurs relations bilatérales.
Relations avec le monde en développement
Depuis plusieurs décennies, la Chine se présente comme le défenseur des nations en développement, en particulier en Asie, en Afrique et en Amérique latine. En 2023, Pékin a intensifié ses efforts pour asseoir son influence en Afrique, en lançant des projets d’envergure dans le secteur énergétique. La Chine a promis de doubler son aide financière et d’accorder des prêts d’une valeur de 5 milliards de dollars aux pays africains. En Amérique latine, elle s’appuie sur les sentiments anti-américains pour renforcer ses alliances avec des pays comme Cuba, le Venezuela et la Bolivie.
Cette stratégie d’expansion dans le monde en développement s’avère un puissant levier pour asseoir l’influence globale de la Chine. En offrant une alternative aux pays souhaitant s’affranchir de la dépendance vis-à-vis des États-Unis et de l’Europe, Pékin se positionne en partenaire crédible et en acteur incontournable dans les relations internationales.
La Chine en quête de leadership mondial : un partenariat stratégique avec l'Azerbaïdjan
Dans le cadre de sa stratégie de leadership mondial pour 2023-2024, la Chine multiplie les initiatives pour asseoir son influence géopolitique, visant à se positionner en acteur central dans un ordre mondial multipolaire. L'expansion de son influence en Asie centrale et le renforcement de ses liens avec le monde en développement figurent parmi ses priorités absolues. Pour atteindre ces objectifs, la Chine développe sa puissance économique et militaire tout en réexaminant ses relations avec les États-Unis et d'autres puissances globales.
Les relations entre la Chine et l’Azerbaïdjan se sont également intensifiées, atteignant un niveau de partenariat stratégique en 2023-2024. Fondés sur des intérêts communs, les liens politiques, économiques et humanitaires entre les deux pays ne cessent de se renforcer. Ce partenariat s'exprime dans des accords et des interactions au sein d'organisations internationales, offrant un exemple de coopération stratégique pour les deux nations.
Coopération politique et géopolitique
Les relations diplomatiques entre la Chine et l'Azerbaïdjan, établies en 1992, ont atteint une dimension stratégique en 2015. Depuis, et particulièrement à la fin de l'année 2023, des échanges de haut niveau et un dialogue politique constant ont renforcé ce lien. La visite du président Ilham Aliyev en Chine en 2019, ponctuée par une rencontre avec le président Xi Jinping, a marqué une étape clé dans le développement des relations bilatérales. Au cours de cette visite, une « Déclaration conjointe de partenariat stratégique » a été signée, établissant une base solide pour l’approfondissement des relations et l’élargissement des opportunités de coopération.
Coopération au sein de l’OCS et du BRICS
La coopération sino-azerbaïdjanaise s’est intensifiée au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), particulièrement depuis qu’Azerbaïdjan a obtenu le statut de partenaire de dialogue en 2016. Ce statut a ouvert la voie à des collaborations élargies, notamment dans les secteurs économique et sécuritaire, où des projets communs en matière d'énergie et de transport ont vu le jour. De plus, l'intérêt croissant de l'Azerbaïdjan pour le BRICS présente de nouvelles perspectives de coopération, la Chine jouant un rôle pivot au sein de cette organisation.
Coopération économique et projets de développement
Sur le plan économique, la Chine et l’Azerbaïdjan entretiennent une coopération étroite, particulièrement dans les domaines du commerce et de l'énergie. En 2023, le commerce bilatéral entre les deux pays a dépassé les 2 milliards de dollars, et l’Azerbaïdjan est devenu un fournisseur énergétique important pour la Chine. Des projets dans le domaine des transports, tels que la ligne de chemin de fer Bakou-Tbilissi-Kars, renforcent les liens entre les deux pays, s’inscrivant dans l’initiative de la Ceinture et la Route. Ce corridor de transport consolide la position de l’Azerbaïdjan en tant que maillon essentiel entre l’Europe et l’Asie, servant les intérêts stratégiques des deux nations.
Initiative économique et de transport : la Ceinture et la Route et le rôle de l’Azerbaïdjan
Depuis le lancement de l’initiative de la Ceinture et la Route en 2013, la Chine a promu ce projet comme fondement d'un nouvel ordre global de transport et de commerce. L’Azerbaïdjan, en s’intégrant pleinement dans cette initiative, est devenu un carrefour stratégique reliant l’Asie à l’Europe. Grâce à cette coopération, l’Azerbaïdjan a attiré des investissements substantiels de la Chine et entrepris des projets d'infrastructures de grande envergure. En 2024, l'ouverture de nouveaux centres logistiques et l'extension des infrastructures du port de Bakou sont prévues, consolidant davantage les liens économiques entre les deux pays.
Partenariat stratégique : alignement des intérêts sur la scène mondiale
Les relations sino-azerbaïdjanaises atteignent aujourd’hui un niveau de partenariat stratégique global, les liens entre les deux nations se renforçant dans les domaines politique, économique, géopolitique et humanitaire. Ce partenariat ouvre des opportunités de coordination des intérêts stratégiques tant au niveau régional qu'international. Les efforts conjoints au sein de l'OCS et du BRICS jouent un rôle essentiel dans le renforcement de la stabilité et du développement en Asie centrale et dans le Caucase, tout en consolidant l’influence de Pékin et de Bakou sur la scène mondiale.
Coopération politique et géopolitique
Les relations diplomatiques entre l’Azerbaïdjan et la Chine, établies en 1992, ont franchi une étape majeure en atteignant le statut de partenariat stratégique en 2015. Fin 2023, les échanges au plus haut niveau et un dialogue politique constant témoignent de la solidité de cette alliance. La visite du président Ilham Aliyev en Chine en 2019, ponctuée d’une rencontre avec le président Xi Jinping, a marqué un tournant pour les relations bilatérales. Lors de cette rencontre, une « Déclaration conjointe sur le partenariat stratégique » a été signée, constituant une base robuste pour un approfondissement des liens et une diversification accrue des domaines de coopération.
Coopération au sein de l’OCS et des BRICS
La collaboration entre l’Azerbaïdjan et la Chine dans le cadre de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) s’est notablement renforcée depuis qu’en 2016, l’Azerbaïdjan a obtenu le statut de partenaire de dialogue. Ce statut a offert de nouvelles perspectives pour développer les relations dans les domaines économiques et sécuritaires. Les projets conjoints dans l’énergie et les transports constituent des éléments structurants de cette collaboration. De plus, l’intérêt croissant de l’Azerbaïdjan pour les BRICS, où la Chine joue un rôle central, ouvre de nouvelles opportunités de coopération économique et stratégique pour Bakou au sein de cette organisation.
Coopération économique et projets
Les relations économiques sino-azerbaïdjanaises se sont intensifiées, notamment dans les secteurs du commerce et de l’énergie. Selon les chiffres de 2023, les échanges commerciaux entre les deux pays ont dépassé les 2 milliards de dollars. Grâce à ses ressources en pétrole et en gaz, l’Azerbaïdjan s’affirme comme un fournisseur énergétique stratégique pour la Chine. Par ailleurs, des projets d’infrastructures tels que la ligne de chemin de fer Bakou-Tbilissi-Kars renforcent les liens entre les deux pays, notamment dans le cadre de l’initiative « La Ceinture et la Route ». Ce corridor de transport positionne l’Azerbaïdjan comme un carrefour clé entre l’Europe et l’Asie, répondant aux intérêts convergents des deux nations.
Un modèle de coopération stratégique et stabilisante
Le partenariat entre la Chine et l’Azerbaïdjan constitue un exemple de coopération mutuellement avantageuse, combinant des objectifs économiques, politiques et stratégiques. En ce sens, il représente un levier essentiel pour la stabilité régionale et mondiale.
Initiative économique et de transport : « La Ceinture et la Route » et le rôle de l’Azerbaïdjan
Depuis le lancement de « La Ceinture et la Route » en 2013, la Chine promeut ce projet comme le socle d’un nouvel ordre mondial axé sur les infrastructures de transport et les échanges commerciaux. Dans ce cadre, l’Azerbaïdjan occupe une position stratégique centrale, devenant un acteur clé pour le transit entre l’Asie et l’Europe. Cette collaboration a permis à l’Azerbaïdjan d’attirer d’importants investissements chinois et de développer ses infrastructures de transport. En 2024, l’ouverture de nouveaux centres logistiques et l’extension des installations du port de Bakou sont attendues, renforçant encore davantage les liens économiques entre Bakou et Pékin et consolidant l’Azerbaïdjan dans son rôle de plaque tournante du commerce eurasiatique.
Accords officiels et projets conjoints
Les relations sino-azerbaïdjanaises ont pris un nouvel essor en 2023–2024, marquées par la signature de plusieurs accords économiques majeurs. En septembre 2023, un « Mémorandum de coopération commerciale » a été conclu entre les ministères de l’Économie des deux nations, posant les bases pour une augmentation substantielle du volume des échanges commerciaux et encourageant la mise en œuvre de projets économiques conjoints. En 2024, un accord visant à la création de parcs industriels conjoints a également été signé. Ce développement est destiné à renforcer considérablement la coopération économique et à stimuler l’industrialisation de l’Azerbaïdjan, ouvrant la voie à des collaborations futures dans des secteurs stratégiques.
Liens humanitaires et échanges culturels
La dimension humanitaire de la coopération entre la Chine et l’Azerbaïdjan s’est également intensifiée. Entre 2023 et 2024, plusieurs initiatives éducatives et culturelles ont été menées à bien, offrant à de nombreux jeunes azerbaïdjanais la possibilité d’étudier dans des universités chinoises, renforçant ainsi les liens académiques entre les deux pays. En Azerbaïdjan, les Instituts Confucius jouent un rôle clé en dispensant des programmes de langue et de culture chinoises, contribuant ainsi à l’approfondissement de la compréhension culturelle. Par ailleurs, en 2023, les deux pays ont célébré leurs liens culturels à travers les Journées de la culture, favorisant un dialogue interculturel et une compréhension mutuelle.
Partenariat stratégique : coordination des intérêts sur la scène mondiale
Les relations entre la Chine et l’Azerbaïdjan ont atteint un niveau de partenariat global et stratégique, englobant les domaines politique, économique, géopolitique et humanitaire. Ce partenariat s’intensifie, offrant aux deux pays une plateforme pour coordonner leurs intérêts stratégiques aux niveaux régional et mondial. La coopération bilatérale au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et des BRICS s’est révélée cruciale, jouant un rôle essentiel dans la promotion de la stabilité et du développement en Asie centrale et dans le Caucase. Cette alliance stratégique renforce la position des deux nations face aux défis régionaux et globaux.
La sagesse orientale comme fondement du partenariat
Comme le disait Confucius, le grand sage chinois : « La paix intérieure illumine ta vie, mais ce sont les grandes actions qui guident tes pas vers la paix. » Ces mots résonnent particulièrement dans les efforts conjoints de la Chine et de l’Azerbaïdjan, qui, dans un esprit de paix et de développement, bâtissent un partenariat stratégique solide. Le président Xi Jinping a également déclaré : « Pour avancer, il faut des racines solides. La force suprême réside dans la stabilité et le développement durable. » Ce précepte souligne les fondations profondes de leur alliance et leur détermination pour un avenir commun.
Quant à Lao Tseu, il nous rappelle : « Le succès vient avec la patience et la sagesse. Peu importe l’ampleur des défis, il faut avancer et atteindre les résultats avec diligence et dans le temps. » Cette pensée traduit la persévérance avec laquelle la Chine et l’Azerbaïdjan poursuivent leurs projets communs et leur engagement sur la scène internationale, orientant leurs efforts vers un bénéfice réciproque et une stabilité durable.