"L'ADHÉSION DE LA TURQUIE AUX BRICS POURRAIT CONTRIBUER À LA PAIX MONDIALE"
Paris / La Gazette
Selon le président du Parlement turc, Numan Kurtulmus, la possible adhésion de la Turquie aux BRICS pourrait bénéficier à l'ensemble du monde.
« La présence de la Turquie au sein des BRICS contribuera effectivement de manière beaucoup plus sérieuse à la cause de la paix mondiale. C'est parce que la Turquie est un pays qui participe simultanément à de nombreux formats de coopération internationale », a déclaré M. Kurtulmus lors d'une interview avec Mikhail Gusman, premier directeur général adjoint de l'agence d'État russe Tass.
La Turquie est membre de l'Organisation de la coopération économique de la mer Noire, de l'Organisation de la coopération islamique, de l'Organisation des États turcophones, du Partenariat euro-méditerranéen, de l'OTAN et est candidate à l'Union européenne, a évoqué le politicien.
« C'est également le pays désireux de développer de nouveaux instruments alternatifs de politique étrangère », a souligné M. Kurtulmus. « Cela enrichira la Turquie en ce qui concerne les instruments de politique étrangère, et nous espérons que la participation de la Turquie à une telle organisation favorisera le renforcement de la paix mondiale dans les conditions d'un système mondial multipolaire », a-t-il prédit.
« La Turquie, ayant une position géostratégique, étant le pont entre l'Est et l'Ouest, possédant un passé culturel et des perspectives pour l'avenir, est entrée dans un processus de transformation en acteur régional et même en acteur jouant un rôle efficace dans le système mondial », a soutenu M. Kurtulmus.
Il a reconnu que la Turquie considère les BRICS comme l'une des associations importantes du futur système mondial multipolaire.
« L'entrée de la Turquie dans les BRICS ne limitera pas la Turquie, mais au contraire, elle élargira ses capacités politiques étrangères », a-t-ill ajouté.
M. Kurtulmus était en visite de travail à Moscou la semaine dernière, où il a pris la parole devant le Conseil de la Fédération, la chambre haute de l'Assemblée fédérale de Russie, louant le partenariat stratégique et les relations amicales entre les deux pays malgré des points de vue divergents sur plusieurs questions. Il a également rencontré le président russe Vladimir Poutine.
Frustrée par un manque de progrès dans son accession à l'Union européenne, la Turquie a, il y a quelques mois, officiellement demandé à rejoindre l'alliance BRICS des marchés émergents, cherchant à établir de nouveaux liens au-delà de ses alliés occidentaux traditionnels.
Le groupe BRICS, nommé d'après le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, comprend certaines des plus grandes économies émergentes. Au début de cette année, elle avait quatre nouveaux membres : l'Iran, les Émirats Arabes Unis, l'Éthiopie et l'Égypte. L'Arabie Saoudite a été invitée à rejoindre, bien que le royaume ne l'ait pas encore fait.
L'élargissement supplémentaire du groupe pourrait être discuté lors d'un sommet à Kazan, en Russie, du 22 au 24 octobre, auquel le président turc Recep Tayyip Erdogan devrait assister. La Malaisie, la Thaïlande et l'allié proche de la Turquie, l'Azerbaïdjan, figurent parmi d'autres pays cherchant à rejoindre.
La Turquie croit que rejoindre les pays BRICS pourrait aider le pays à améliorer sa coopération économique avec la Russie et la Chine et à devenir un conduit commercial entre l'UE et l'Asie.
Les BRICS se présentent comme une alternative à ce que leurs membres considèrent comme des institutions dominées par l'Occident, telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Les nouveaux membres peuvent potentiellement accéder à un financement par le biais de sa banque de développement et élargir leurs relations politiques et commerciales.
