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ASSAD NE VOIT AUCUN PROGRÈS DANS LA NORMALISATION AVEC LA TURQUIE

26 Août 2024 11:37 (UTC+01:00)
ASSAD NE VOIT AUCUN PROGRÈS DANS LA NORMALISATION AVEC LA TURQUIE
ASSAD NE VOIT AUCUN PROGRÈS DANS LA NORMALISATION AVEC LA TURQUIE

Paris / La Gazette

Le président syrien Bachar Assad a déclaré au Parlement de Damas que les efforts visant à rétablir les liens avec la Turquie n'avaient pas donné de résultats tangibles.

"Les initiatives n'ont donné aucun résultat digne d'être mentionné malgré le sérieux et l'enthousiasme sincère des médiateurs", a estimé M. Assad dans un discours prononcé dimanche devant le Parlement, faisant référence aux efforts de conciliation de la Russie, de l'Iran et de l'Irak.

La Turquie a rompu ses liens avec la Syrie en 2011 après le déclenchement de la guerre civile syrienne, au cours de laquelle elle a soutenu l'opposition.

"La solution est l'ouverture", a évoqué M. Assad. "Pour rétablir une relation, il faut d'abord supprimer les causes qui ont conduit à sa destruction". Le président syrien a précisé qu'il souhaitait le retrait des troupes turques de Syrie, mais qu'il ne s'agissait pas d'une condition préalable aux pourparlers.

Pour la première fois depuis que les relations se sont détériorées à cause des troubles qui ont commencé en Syrie en 2011, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré en juillet que la Turquie adresserait une invitation officielle à Assad, qui était autrefois un ami proche. La Russie a tenté de faciliter une rencontre entre les deux dirigeants afin de rétablir les liens. L'Irak a également déclaré en juillet qu'il pourrait tenter de réunir les deux dirigeants. Son invitation est intervenue après que le dirigeant syrien a laissé entendre en juin que Damas était ouvert à toutes les initiatives visant à relancer les relations turco-syriennes "tant qu'elles sont fondées sur le respect de la souveraineté de l'État syrien sur l'ensemble de son territoire et sur la lutte contre toutes les formes de terrorisme".

La Turquie a déclaré à plusieurs reprises que son soutien aux forces armées de l'opposition syrienne visait principalement à garantir l'absence de terrorisme dans le nord de la Syrie, de l'autre côté de la frontière turque, qui a subi plusieurs attaques transfrontalières du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) dans le passé, et qu'elle respectait la souveraineté de la Syrie.

Le régime de Damas et Ankara ont cherché à se réconcilier en 2023 lors de pourparlers parrainés par les principaux soutiens d'Assad, la Russie et l'Iran, mais jusqu'à présent, les réunions des ministres des régimes turc et syrien n'ont pas abouti à un résultat solide en matière de normalisation.

Les relations turco-syriennes se sont dégradées en 1998 lorsque la Turquie a accusé la Syrie de soutenir le PKK.

Les tensions se sont aggravées en 2011 en raison du début de la guerre civile syrienne et de l'afflux de plus de 4 millions de migrants qui en a résulté.

La volonté de rétablir les relations intervient également après les récentes émeutes qui ont eu lieu dans le centre du pays et qui ont pris pour cible des réfugiés syriens, dont les résidences et les commerces ont été vandalisés. Ces émeutes, associées à des attaques anti-turques dans le nord de la Syrie, ont fait naître des soupçons selon lesquels elles pourraient être le fruit d'une provocation plus large, puisqu'elles se sont ensuite propagées dans plusieurs villes turques.

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