LA TURQUIE S'ENGAGE À CONTRIBUER AU RÈGLEMENT DU DIFFÉREND ENTRE LA SOMALIE ET L'ÉTHIOPIE
Paris / La Gazette
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré que des progrès notables avaient été réalisés lors des réunions avec la Somalie et l'Éthiopie, et qu'Ankara continuerait à combler les lacunes entre les deux pays africains.
"En tant que Turquie, notre objectif est de répondre aux préoccupations existantes et de résoudre les problèmes d'une manière qui profitera non seulement à la Somalie et à l'Éthiopie, mais aussi à l'ensemble de la région", a martelé M. Fidan lors d'une conférence de presse conjointe avec ses homologues de Somalie et d'Éthiopie.
Exprimant la conviction d'Ankara qu'une solution collaborative et constructive est à portée de main, M. Fidan a déclaré qu'ils espéraient finaliser les détails spécifiques d'un résultat durable et efficace qui profiterait à toutes les parties concernées, en maintenant l'implication active de toutes les parties et leur dévouement continu à la réussite du processus d'Ankara.
Déclarant qu'au cours des réunions, des formules spécifiques susceptibles de former un cadre pour résoudre les différends et unir les parties autour d'une solution mutuellement acceptable ont été explorées, M. Fidan a annoncé que l'éventail et le nombre de questions abordées se sont considérablement élargis depuis le premier cycle.
"Avec l'engagement soutenu des parties et l'engagement continu pour le succès du processus d'Ankara, nous visons à être en mesure de finaliser les paramètres spécifiques d'un résultat durable et viable au bénéfice de toutes les parties concernées", a-t-il souligné.
M. Fidan a ajouté que le processus d'Ankara se poursuivait et que la Turquie était "plus engagée que jamais".
"Nous nous réunirons à nouveau à Ankara le 17 septembre pour un troisième cycle, dans l'espoir de conclure ce processus avec succès", a-t-il précisé.
Le plus haut diploate turc a d'ailleurs fait savoir qu'Ankara continuerait à s'engager avec les parties et les partenaires régionaux par le biais de consultations continues dans l'intervalle.
Soulignant que la Turquie, sous la direction du président Recep Tayyip Erdogan, assume le rôle de médiateur, M. Fidan a indiqué qu'il attendait du premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et du président somalien Hasan Sheikh Mohamud qu'ils poursuivent leurs approches constructives et leur engagement en faveur de la réussite du processus d'Ankara.
Les liens entre l'Éthiopie et la Somalie se sont détériorés depuis que l'Éthiopie a conclu un accord avec la région séparatiste du Somaliland le 1er janvier.
La Turquie s'efforce de mettre fin aux tensions entre les deux pays de la Corne de l'Afrique et a joué le rôle de médiateur lors du premier cycle de négociations en juillet.
Les parties, toutes deux présentes au ministère turc des Affaires étrangères, ne se rencontrent pas face à face, ont indiqué des sources, soulignant que les fonctionnaires turcs effectuent une "diplomatie de la navette" sous la coordination de M. Fidan.
Les deux voisins ont un passé de relations houleuses et de querelles territoriales. Ils se sont livrés deux guerres à la fin du XXe siècle.
Ces tensions ont été exacerbées au début de l'année lorsque Addis-Abeba a signé un protocole d'accord avec le Somaliland qui donne à l'Éthiopie - l'un des plus grands pays enclavés du monde - un accès à la mer qu'elle recherchait depuis longtemps.
En retour, le Somaliland - qui a déclaré unilatéralement son indépendance de la Somalie en 1991, une décision non reconnue par Mogadiscio - a déclaré que l'Éthiopie lui accorderait une reconnaissance officielle, bien que ces affirmations n'aient pas été confirmées par Addis-Abeba.
En vertu du pacte conclu le 1er janvier, le Somaliland a accepté de louer 20 kilomètres de sa côte pendant 50 ans à l'Éthiopie, qui souhaite y installer une base navale et un port commercial.