ERDOGAN AVERTIT QUE LA TURQUIE POURRAIT « ENTRER » EN ISRAËL POUR AIDER LES PALESTINIENS
Paris / La Gazette
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la Turquie pourrait « entrer » en Israël comme elle l'a fait par le passé en Libye et au Karabakh (Azerbaïdjan), sans toutefois préciser le type d'intervention qu'il suggérait.
M. Erdogan, qui a vivement critiqué l'offensive israélienne à Gaza, a commencé à parler de cette guerre lors d'un discours faisant l'éloge de l'industrie de la défense de son pays.
« Nous devons être très forts pour qu'Israël ne puisse pas faire ces choses ridicules à la Palestine. Tout comme nous sommes entrés dans le Karabakh, tout comme nous sommes entrés en Libye, nous pourrions faire la même chose avec eux », a clamé M. Erdogan lors d'une réunion du parti AK au pouvoir dans sa ville natale de Rize.
« Il n'y a aucune raison pour que nous ne puissions pas le faire [...]. Nous devons être forts pour pouvoir prendre ces mesures », a ajouté M. Erdogan dans son allocution télévisée.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a répondu aux commentaires du président Erdogan dans un message publié dimanche sur les réseaux sociaux, le comparant au dictateur irakien Saddam Hussein.
« Erdogan suit les traces de Saddam Hussein et menace d'attaquer Israël. Qu'il se souvienne de ce qui s'est passé là-bas et de la façon dont cela s'est terminé », a-t-il écrit.
Le président Erdogan a violemment critiqué la conduite d'Israël lors de son conflit avec le Hamas, accusant le dirigeant israélien Benjamin Netanyahu de génocide, interrompant tout commerce avec Israël et rappelant l'ambassadeur turc. Israël a à son tour rappelé ses diplomates de Turquie et accusé Ankara de soutenir le Hamas et l'Iran.
Le ministère turc des Affaires étrangères s'en est également pris à M. Netanyahu lundi, le comparant à Adolf Hitler.
« Tout comme la fin du génocidaire Hitler, la fin du génocidaire Netanyahu se produira également », a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Tout comme les nazis génocidaires ont dû rendre des comptes, ceux qui cherchent à détruire les Palestiniens devront également rendre des comptes », a ajouté le ministère. « L'humanité se tiendra aux côtés des Palestiniens. Vous ne pourrez pas détruire les Palestiniens ».
Les frappes israéliennes sur les camps de réfugiés de Bureij et de Nuseirat, dans le centre de Gaza, ont fait des dizaines de morts ces derniers jours, alors que les combats font rage dans la ville de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza.
Les craintes d'une aggravation du conflit ont été exacerbées après que 12 enfants ont été tués dans une attaque à la roquette contre un terrain de football sur le plateau du Golan occupé par Israël, samedi. Israël et les États-Unis ont attribué l'attaque au Hezbollah, soutenu par l'Iran, et Israël a promis de riposter. Le Hezbollah a nié toute implication dans l'attaque à la roquette.
Selon les autorités sanitaires palestiniennes, plus de 39 000 Palestiniens ont été tués depuis qu'Israël a lancé son offensive à Gaza en réponse au raid du Hamas du 7 octobre qui a tué 1 200 Israéliens, alors que le conflit approche de son 300e jour.
