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LE KREMLIN PRÉVIENT QUE LES CAPITALES EUROPÉENNES POURRAIENT DEVENIR DES CIBLES EN CAS DE DÉPLOIEMENT DE MISSILES AMÉRICAINS

15 Juillet 2024 07:49 (UTC+01:00)
LE KREMLIN PRÉVIENT QUE LES CAPITALES EUROPÉENNES POURRAIENT DEVENIR DES CIBLES EN CAS DE DÉPLOIEMENT DE MISSILES AMÉRICAINS
LE KREMLIN PRÉVIENT QUE LES CAPITALES EUROPÉENNES POURRAIENT DEVENIR DES CIBLES EN CAS DE DÉPLOIEMENT DE MISSILES AMÉRICAINS

Paris / La Gazette

Dmitri Peskov, porte-parole du président russe Vladimir Poutine, a averti que les capitales européennes pourraient devenir des "cibles potentielles" si leurs pays acceptaient d'accueillir des missiles américains à longue portée.

Dans une récente interview accordée au journaliste de la télévision publique russe Pavel Zarubin, M. Peskov a affirmé que la Russie disposait d'un "potentiel suffisant" pour contrer ces missiles. Il a toutefois souligné que "les victimes potentielles sont les capitales de ces États".

Faisant le parallèle avec l'époque de la guerre froide, M. Peskov a rappelé que les missiles américains stationnés en Europe visaient la Russie, tandis que les missiles russes étaient dirigés vers l'Europe, ce qui faisait des pays du continent les principales victimes potentielles de tout conflit.

"Les États-Unis ont déployé de tels missiles, différents types de missiles de différentes portées, mais toujours dirigés vers notre pays", a évoqué M. Peskov samedi. "Notre pays a donc identifié ces sites européens comme des cibles pour nos missiles".

Répondant à un commentaire sur la précédente confrontation qui s'est achevée avec l'effondrement de l'Union soviétique, M. Peskov a fait remarquer que "l'Europe est aujourd'hui en train d'éclater".

"Ce n'est pas le meilleur moment pour l'Europe", a-t-il ajouté. "C'est pourquoi la répétition de l'histoire dans des configurations différentes est inévitable ; c'est ce que je leur dirai".

Les remarques de M. Peskov font suite au projet des États-Unis de stationner en Allemagne, d'ici à 2026, des capacités de tir à longue portée de la Multi-Domain Task Force, afin de démontrer l'engagement des États-Unis envers l'OTAN et leur contribution à la dissuasion intégrée européenne. Selon un communiqué publié mercredi par la Maison Blanche, ces unités comprendront des armes SM-6, Tomahawk et des armes hypersoniques en cours de développement, dont la portée est nettement supérieure à celle des tirs terrestres actuels en Europe.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a salué la décision de stationner des missiles de croisière non nucléaires Tomahawk, des SM-6 et des missiles hypersoniques en Allemagne, estimant qu'elle s'inscrivait parfaitement dans la stratégie de sécurité de son gouvernement. M. Scholz a fait remarquer que cette décision était attendue depuis longtemps et qu'elle ne serait "pas une surprise" pour ceux qui connaissent les politiques de sécurité et de paix.

En réponse, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a adressé un avertissement sévère à Berlin, déclarant que Moscou répondrait militairement au déploiement. Il a accusé l'OTAN d'être "pleinement impliquée dans le conflit" et a décrit ce déploiement comme "un nouveau maillon dans la chaîne de l'escalade".

Les responsables russes et américains se sont accusés mutuellement d'avoir provoqué l'escalade actuelle. Certains experts estiment que le déploiement de missiles en Europe, à la suite de l'effondrement du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), pourrait déclencher une nouvelle course aux armements.

Le traité FNI n'étant plus en vigueur, le nouveau traité de réduction des armes stratégiques (New START) reste le dernier grand accord de contrôle des armements entre les États-Unis et la Russie. Le Nouveau START, qui limite chaque nation à 1 550 ogives nucléaires déployées et à 700 missiles et bombardiers déployés, devrait expirer en 2026.

En 2019, l'administration de l'ancien président américain Donald Trump a suspendu les obligations des États-Unis au titre du traité FNI, invoquant des violations de la part de la Russie. La Russie, quant à elle, a affirmé que toute attaque sur son territoire pourrait déclencher une riposte nucléaire. Au début de ce qu'il a appelé une "opération militaire spéciale" en Ukraine, le président Poutine a fait allusion à l'utilisation potentielle d'armes nucléaires, avertissant que l'intervention occidentale entraînerait des "conséquences sans précédent".

La Russie détient actuellement le plus grand stock d'armes nucléaires au monde, estimé à 6 257 ogives. Moscou conserve le droit d'utiliser des armes nucléaires en réponse à une attaque nucléaire, à l'utilisation d'armes de destruction massive contre la Russie ou ses alliés, ou si l'existence de l'État russe est menacée.

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