LE NOUVEAU PRÉSIDENT DE L'IRAN SE DÉCLARE PRÊT À UN "DIALOGUE CONSTRUCTIF" AVEC L'EUROPE
Paris / La Gazette
Le président élu de l'Iran, Massoud Pezeshkian, a déclaré qu'il espérait une amélioration des relations avec les pays européens, même s'il les a accusés de revenir sur leurs engagements d'atténuer l'impact des sanctions américaines.
Le 6 juillet, M. Pezeshkian a remporté le second tour de l'élection face à l'ultraconservateur Saeed Jalili.
M. Pezeshkian, âgé de 69 ans, a appelé à des "relations constructives" avec les pays occidentaux afin de "sortir l'Iran de son isolement", et il est favorable à la relance de l'accord nucléaire de 2015 entre l'Iran et les puissances mondiales.
Washington s'est retiré unilatéralement de l'accord en 2018, réimposant des sanctions et amenant l'Iran à réduire progressivement son engagement à respecter les conditions de l'accord. L'accord visait à freiner l'activité nucléaire dont Téhéran maintient qu'elle est destinée à des fins pacifiques.
Dans un article publié vendredi dans le journal Tehran Times, M. Pezeshkian a estimé qu'après le retrait des États-Unis de l'accord de 2015, les pays européens s'étaient engagés à tenter de le sauver et d'atténuer l'impact des sanctions américaines.
"Les pays européens ont renié tous ces engagements", a écrit M. Pezeshkian.
"Malgré ces faux pas, je suis impatient d'entamer un dialogue constructif avec les pays européens afin de mettre nos relations sur la bonne voie, sur la base des principes de respect mutuel et d'égalité", a-t-il laissé entendre.
La porte-parole de l'Union européenne, Nabila Massrali, avait félicité M. Pezeshkian pour son élection, ajoutant que les 27 membres de l'Union étaient "prêts à s'engager avec le nouveau gouvernement conformément à la politique d'engagement critique de l'UE".
Dans le cadre de l'accord obtenu de haute lutte en 2015, l'Iran a accepté de geler son programme nucléaire en échange de la levée des sanctions internationales paralysantes.
Après le retrait des États-Unis et la réimposition des sanctions, l'Iran a progressivement commencé à revenir sur les engagements qu'il avait pris dans le cadre de l'accord.
Les parties à l'accord de 2015 avec l'Iran y voyaient le meilleur moyen d'empêcher la République islamique de se doter d'une bombe nucléaire, objectif que Téhéran a toujours nié.
La France et l'Allemagne, membres de l'Union européenne, étaient également parties à l'accord, de même que la Grande-Bretagne, la Chine et la Russie.