ÉTATS-UNIS: LES MEURTRES PERPÉTRÉS PAR ISRAËL À RAFAH NE DÉPASSENT PAS LA LIGNE ROUGE ET N'ENTRAÎNENT AUCUN CHANGEMENT DE POLITIQUE
Paris / La Gazette
Le récent massacre perpétré par Israël à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, n'entraînera aucun changement de politique de la part des États-Unis, a annoncé mardi la Maison Blanche.
Les autorités sanitaires de Gaza ont déclaré qu'au moins 45 personnes déplacées avaient été tuées dans l'incendie qui a ravagé un camp de personnes déplacées à la suite de l'attaque israélienne de dimanche.
Mais Washington ne pense pas que les actions d'Israël à Rafah constituent une opération de grande envergure qui violerait les « lignes rouges » du président américain Joe Biden, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.
« À la suite de la frappe de dimanche, je n'ai pas de changement de politique à évoquer », a indiqué M. Kirby lors d'une réunion d'information à la Maison-Blanche. « C'est arrivé, les Israéliens vont enquêter ».
M. Kirby a toutefois ajouté que « ce n'est pas quelque chose sur lequel nous avons fermé les yeux » lorsqu'on lui a demandé « combien de cadavres carbonisés » il faudrait à M. Biden pour changer de cap sur la question.
Le président américain a déjà martelé qu'il ne soutiendrait pas une offensive militaire israélienne majeure à Rafah, qu'un million de civils ont fui, et il a interrompu au début du mois une livraison de bombes lourdes à Israël, craignant qu'elles ne soient utilisées contre la ville de Gaza, dans le sud du pays.
Interrogé à plusieurs reprises, M. Kirby a insisté sur le fait que le président ne « bougeait pas le bâton » sur la manière de définir une offensive militaire majeure contre Rafah.
« Nous ne les avons pas vus pénétrer dans Rafah », a-t-il ajouté.
« Nous ne les avons pas vus entrer avec de grandes unités, un grand nombre de troupes, en colonnes et en formations dans une sorte de manœuvre coordonnée contre de multiples cibles sur le terrain ».
Le Pentagone avait précédemment déclaré qu'il considérait l'assaut israélien sur Rafah comme « d'une portée limitée ».
La secrétaire de presse adjointe du Pentagone, Sabrina Singh, a également précisé que l'administration attendait que l'armée israélienne termine son enquête sur l'attaque de dimanche avant de faire d'autres commentaires.
« Nous prenons certainement au sérieux ce qui s'est passé ce week-end. Nous avons tous vu les images. Elles sont absolument horribles », a déploré Mme Singh.
Un peu plus tôt, le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, avait expliqué que l'enquête préliminaire d'Israël suggérait que la frappe avait été effectuée à l'aide de « la plus petite bombe de leur arsenal ».
Israël a qualifié la perte de vies humaines d'« accident tragique » et l'armée israélienne a affirmé mardi que ses munitions n'avaient pas pu à elles seules provoquer l'incendie meurtrier, ajoutant qu'elle avait ciblé et tué deux membres importants du Hamas lors de la frappe.
