L'IRAN POURSUIVRA SA STRATÉGIE AU SEIN DE L'OCS ET DES BRICS+, AFFIRME LE VICE-MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
Paris / La Gazette
Mahdi Safari, vice-ministre des Affaires étrangères chargé de la diplomatie économique de la République islamique d'Iran, qui représentait son pays à la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) cette semaine à Astana, a exprimé sa gratitude au président Kassym-Jomart Tokayev pour les condoléances qu'il a exprimées à la suite du décès de son homologue iranien Ebrahim Raïssi et de son entourage.
Dans une interview accordée à la chaîne de télévision Silk Way, Mahdi Safari a souligné que c'était la première fois que la partie iranienne participait à la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OCS en tant que membre à part entière.
« Malheureusement, nous avons perdu notre président et notre ministre des Affaires étrangères, mon gouvernement a donné l'ordre de venir ici et de représenter la République islamique d'Iran à cette réunion », a déclaré M. Safari, ajoutant que son pays poursuivrait sa stratégie et sa politique au sein de l'OCS et des BRICS+.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères a poursuivi en soulignant que l'OCS est une grande puissance régionale et qu'elle sert de plateforme où ses participants peuvent parler de leur coopération en matière de sécurité, d'affaires économiques, de lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue, d'énergie, etc.
Le 1er janvier 2024, les BRICS, le groupe des cinq grandes économies émergentes composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, ont officiellement accueilli cinq nouveaux membres : l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Cette expansion, annoncée en août 2023 lors du 15e sommet des BRICS à Johannesburg, vise à offrir une alternative au leadership occidental dans l’économie mondiale.
Les cinq nouveaux membres représentent des acteurs importants dans leurs régions respectives, tant sur le plan économique que politique. L’Égypte est la première économie d’Afrique du Nord et un partenaire stratégique de la Chine dans le cadre de “la Ceinture et la Route”. L’Éthiopie est la deuxième économie d’Afrique subsaharienne et un modèle de développement pour le continent.
On connaît la puissance de l’Iran, à la fois en matière de ressources énergétiques et d’influence politique dans le Proche-Orient. "L'adhésion permanente au groupe des économies émergentes mondiales constitue un évènement historique et un succès stratégique pour la politique étrangère de la République islamique", a alors écrit sur X le conseiller politique du président Ebrahim Raïssi, Mohamed Jamshidi.
Les Émirats arabes unis sont un pôle d’innovation et de diversification économique, ainsi qu’un hub financier et logistique, et a accueilli récemment la COP 28.
Quant à l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, elle est la puissance phare du monde arabe, notamment grâce à son influence religieuse liée à la présence des Lieux Saints de l’Islam sur son territoire, et vient d’obtenir l’organisation de l’expo universelle de 2030.
Avec l’adhésion de ces cinq pays, les BRICS couvriront environ 35% de la surface terrestre mondiale et 48% de la population mondiale. Le produit intérieur brut nominal combiné des dix pays atteindra environ 37% du produit mondial brut, soit plus que les pays du G7, tandis que le PIB en parité de pouvoir d’achat représentera environ 43% du PIB mondial en PPA.
Les réserves de change combinées des dix pays s’élèveront à environ 6,5 billions de dollars américains (en 2018).
Même si les États-Unis ont affirmé ne pas voir dans les Brics de futurs "rivaux géopolitiques", ils sont en train de perdre, au profit de ces derniers, leur monopole sur l’économie mondiale.
Les BRICS ont été initialement identifiés comme un concept d’investissement étranger, mais s’impose dorénavant comme une organisation intergouvernementale puissante, avec des sommets annuels et des politiques multilatérales coordonnées. Les BRICS ont créé des institutions communes, telles que la Banque de développement des BRICS, le mécanisme de réserve de contingence, un système de paiement, une monnaie de réserve panier. Les BRICS sont considérés comme le principal rival géopolitique du G7, le bloc des principales économies avancées, et cherchent à promouvoir un ordre mondial plus multipolaire et plus équitable.
Une quarantaine de pays avaient demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt. Cet engouement montre l'influence grandissante des pays émergents sur la scène mondiale.