L'IRAN ET LE VENEZUELA SE PENCHENT SUR LES LIENS ÉNERGÉTIQUES ET LES RELATIONS COMMERCIALES
Paris / La Gazette
L'Iran et le Venezuela ont discuté du renforcement de leurs relations bilatérales et de leur coopération dans le domaine de l'énergie, lors de la visite du ministre iranien du Pétrole, Javad Owji, dans ce pays d'Amérique latine.
M. Owji a rencontré le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Yvan Gil, le ministre du Pétrole, Pedro Tellechea, et d'autres responsables au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse Shana le 4 février.
Ils ont discuté de l'exportation des services techniques d'ingénierie de l'Iran, de la remise en état des raffineries extraterritoriales, du développement de la présence du secteur privé iranien dans l'industrie pétrolière vénézuélienne, en particulier dans la pétrochimie, et de l'investissement dans le secteur pétrolier du pays.
Le volume total des échanges commerciaux dans le secteur pétrolier entre l'Iran et le Venezuela a atteint près de 4 milliards de dollars et l'Iran a pour objectif de porter ce volume à 10 milliards de dollars, puis à 20 milliards de dollars. Les capacités de l'industrie pétrolière iranienne sur le marché latino-américain ont un impact considérable sur la réduction de la pression des sanctions américaines sur Téhéran.
Le 1er février, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a condamné les récentes menaces américaines de rétablir les sanctions contre le secteur pétrolier vénézuélien à la suite de l'interdiction d'un candidat de l'opposition à l'élection présidentielle.
"Le recours à de telles actions constitue une ingérence directe dans les affaires intérieures des pays et une violation de la Charte des Nations Unies", a exhorté M. Kanani dans un communiqué, ajoutant que le maintien des sanctions par les États-Unis "renforcerait la volonté et la coopération" des pays visés pour résister à de telles "politiques interventionnistes".
La menace des États-Unis de réimposer les sanctions assouplies est intervenue après que la Cour suprême du Venezuela a confirmé l'interdiction d'exercer pendant 15 ans à l'encontre de la candidate de l'opposition Maria Corina Machado, après qu'elle a remporté une primaire pour devenir la candidate d'unité de l'opposition à l'élection présidentielle de 2024.
L'Iran et le Venezuela renforcent leurs liens depuis des années, notamment en collaborant pour échapper aux sanctions américaines contre les deux pays, en particulier après le retrait des États-Unis de l'accord nucléaire (le Plan global d'action conjoint/JCPOA) en mai 2018 et la réimposition des sanctions contre l'Iran.
En juin 2022, l'Iran et le Venezuela ont signé un plan de coopération de 20 ans englobant divers secteurs tels que le pétrole, la pétrochimie, la défense, l'agriculture, le tourisme, la culture, les réparations de raffineries et l'exportation de services techniques et d'ingénierie. En outre, les présidents iranien et vénézuélien ont signé 19 documents de coopération et protocoles d'accord dans les domaines de l'industrie, de l'exploitation minière, de l'agriculture, de l'énergie, de la science et de la technologie en juin 2023.
L'Iran aurait fourni une assistance pour la remise en état de certaines des plus grandes raffineries du Venezuela, malgré les sanctions américaines imposées à la compagnie pétrolière publique vénézuélienne PDVSA. En 2022, l'Iran a envoyé quatre cargaisons de 8 millions de barils de naphta au Venezuela, jouant ainsi un rôle important dans l'augmentation de la production pétrolière du pays. En outre, en janvier 2023, l'Iran a livré au Venezuela un navire-citerne transportant 440 000 barils de naphta.
Ces dernières années, l'Iran a également renforcé sa coopération militaire avec le Venezuela. Depuis 2012, le drone Mohajer-2, de conception iranienne, est produit au Venezuela sous le nom de drone Arpia, avec le soutien de l'Iran.