GUERRE À GAZA : L'AFRIQUE DU SUD SE JOINT AU BOYCOTT DIPLOMATIQUE CONTRE ISRAËL
Paris / La Gazette
Le gouvernement sud-africain a annoncé qu'il rappellerait tous ses diplomates en Israël pour "signaler" son inquiétude face à la situation à Gaza.
Khumbudzo Ntshavheni, ministre au cabinet du président, a déclaré lundi que tous les membres du personnel diplomatique en poste à Tel-Aviv seraient appelés à revenir à Pretoria pour des consultations, sans donner plus de détails.
"Nous sommes extrêmement préoccupés par le fait que des enfants et des civils innocents continuent d'être tués dans les territoires palestiniens et nous pensons que la réponse d'Israël est devenue une punition collective", a déploré le ministre des Affaires étrangères, Naledi Pandor, lors d'une conférence de presse ultérieure.
"Nous avons estimé qu'il était important de signaler l'inquiétude de l'Afrique du Sud tout en continuant à appeler à une cessation globale [des hostilités]", a-t-elle exhorté.
Les combats font rage dans la bande de Gaza depuis un mois, depuis que les combattants du Hamas ont lancé une attaque sans précédent sur la frontière israélienne le 7 octobre.
Plus de 1 400 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées en Israël depuis cette attaque, au cours de laquelle le Hamas a pris plus de 240 personnes en otage.
En réponse, Israël a bombardé la bande de Gaza et envoyé des troupes au sol. Le Hamas affirme que près de 10 000 personnes ont été tuées. Les victimes sont principalement des civils, dont plusieurs milliers d'enfants.
Pretoria est depuis longtemps un fervent défenseur de la cause palestinienne, le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), l'associant souvent à sa propre lutte contre l'apartheid.
Mme Pandor a fait remarquer que le rappel des diplomates était une "pratique normale", ajoutant que les envoyés feraient un "exposé complet" de la situation au gouvernement, qui déciderait alors s'il peut apporter une aide ou si une "relation continue est réellement en mesure d'être maintenue".
Plusieurs pays ont rappelé des diplomates d'Israël, alors que les critiques de la communauté internationale à l'égard de la poursuite des bombardements sur Gaza s'intensifient.
La Turquie, membre de l'OTAN, a fait de même samedi, rejoignant ainsi des États musulmans comme la Jordanie et le Bahreïn. Plusieurs pays d'Amérique du Sud ont également rompu leurs liens, à l'instar de la Bolivie qui, début novembre, est devenue la première nation à rompre ses liens diplomatiques avec Israël en raison de ses attaques "disproportionnées" à Gaza.