POUTINE RÉVOQUE LA RATIFICATION PAR LA RUSSIE DU TRAITÉ D'INTERDICTION DES ESSAIS NUCLÉAIRES
Paris / La Gazette
Le président russe Vladimir Poutine a révoqué la ratification par son pays du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE), une mesure destinée, selon lui, à aligner Moscou sur les États-Unis.
La signature de la nouvelle loi visant à abandonner l'accord historique interdisant les essais d'armes nucléaires a eu lieu jeudi, une semaine après que le Conseil de la Fédération, la chambre haute de la Russie, l'a approuvée à l'unanimité.
La Douma d'État, chambre basse, avait auparavant adopté le projet de loi lors d'un vote accéléré. Avec la signature de M. Poutine, la législation est entrée en vigueur jeudi.
Le traité de 1996 interdit toutes les explosions nucléaires, y compris les essais réels d'armes nucléaires, mais il n'est jamais entré en vigueur car certains pays clés ne l'ont pas ratifié.
Le 6 octobre, Moscou a annoncé son intention de se retirer du traité pour "refléter" la position des États-Unis, qui l'ont signé mais ne l'ont pas ratifié.
Il n'est toutefois pas certain que la révocation entraînera la reprise des essais d'armes nucléaires par la Russie.
Le 5 octobre, M. Poutine a martelé : "J'entends des appels à la reprise des essais d'armes nucléaires. Je ne suis pas prêt à dire si nous avons vraiment besoin de procéder à des essais ou non".
Avec l'abandon du TICE, le dernier traité bilatéral sur les armes nucléaires entre Washington et Moscou est le traité New START, en vertu duquel les deux parties inspectaient régulièrement leurs installations nucléaires respectives et limitaient le nombre d'ogives.
La Russie a suspendu le traité en février. Il doit expirer au début de l'année 2026.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a précisé la semaine dernière que le Kremlin avait reçu des propositions informelles de la part des États-Unis en vue de reprendre les discussions sur les questions de stabilité stratégique et de contrôle des armements "indépendamment de tout ce qui se passe".
Toutefois, il a ajouté que Moscou estimait qu'il était "tout simplement impossible" de reprendre un tel dialogue sans un changement dans "l'attitude fondamentalement hostile à l'égard de la Russie de la part des États-Unis".
