LE CHEF DE L'ARMÉE SOUDANAISE AVERTIT L'ONU QUE LA GUERRE DANS SON PAYS POURRAIT DÉBORDER ET ENGLOUTIR LA RÉGION
Paris / La Gazette
Le chef de l'armée soudanaise a averti les Nations Unies que la guerre qui sévit depuis des mois dans son pays pourrait se propager dans la région, et il a appelé la communauté internationale à exercer une pression sur les forces paramilitaires qu'il combat, notamment en les désignant comme des "terroristes".
Le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhan, qui s'exprimait devant les Nations Unies à la suite d'une série de déplacements à l'étranger, a appelé jeudi la communauté internationale à désigner les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) comme une organisation terroriste et à cibler leurs commanditaires en dehors des frontières du Soudan - une allusion aux liens avec les mercenaires russes de la compagnie Wagner.
"Le danger de cette guerre est désormais une menace pour la paix et la sécurité régionales et internationales, car ces rebelles ont cherché à obtenir le soutien de hors-la-loi et de groupes terroristes de différents pays de la région et du monde", a déploré M. Burhan.
"C'est comme l'étincelle de la guerre, une guerre qui s'étendra à d'autres pays de la région", a-t-il ajouté.
"L'ingérence régionale et internationale dans le soutien à ces groupes est désormais claire comme de l'eau de roche. Cela signifie que c'est la première étincelle qui brûlera la région et qui aura un impact direct sur la paix et la sécurité régionales et internationales", a-t-il ajouté.
Les combats ont éclaté au Soudan le 15 avril après l'échec d'un plan d'intégration de l'armée et des forces de sécurité, dirigé par l'ancien adjoint de M. Burhan, le général Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de Hemedti.
Les deux parties se sont accusées mutuellement d'avoir déclenché la guerre qui a éclaté dans la capitale Khartoum et s'est étendue à d'autres parties du pays, notamment à la région occidentale du Darfour, faisant au moins 7 500 morts, selon les rapports, déplaçant plus de cinq millions de personnes et menaçant de déstabiliser la région.
À l'ONU, M. Burhan a exhorté les puissances mondiales à désigner les forces de sécurité comme des "terroristes".
"Elles ont commis toutes sortes de crimes qui justifient une telle désignation", a-t-il justifié.
"Ceux qui ont soutenu les meurtres, les incendies, les viols, les déplacements forcés, le pillage, le vol, la torture, le trafic d'armes et de stupéfiants, l'envoi de mercenaires ou le recrutement d'enfants - tous ces crimes nécessitent de rendre des comptes et d'être punis", a-t-il insisté.