L'ONU AVERTIT QUE LE CONFLIT AU SOUDAN "MENACE DE CONSUMER LE PAYS TOUT ENTIER".
Paris / La Gazette
La guerre et la faim risquent de détruire le Soudan, où des combats entre généraux rivaux ont éclaté à la mi-avril, ont averti les Nations Unies.
« La guerre au Soudan alimente une urgence humanitaire aux proportions épiques », a déploré Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies, dans un communiqué publié vendredi.
« Le conflit viral - ainsi que la faim, la maladie et les déplacements de population qu'il entraîne - menace désormais de consumer l'ensemble du pays », a-t-il ajouté, mentionnant des préoccupations spécifiques concernant la sécurité des civils dans l'État de Gezira, le grenier à blé du pays.
Selon des estimations conservatrices du projet ACLED (Armed Conflict Location and Event Data Project), près de 5 000 personnes ont été tuées.
Mais les combats ont empêché de retrouver les corps de nombreuses autres personnes que l'on croyait mortes.
Au cours des quatre mois qui se sont écoulés depuis le début des combats, plus de 4,6 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur domicile, selon les chiffres des Nations Unies.
« Plus les combats se poursuivent, plus leur impact est dévastateur. Dans certains endroits, il n'y a déjà plus de nourriture », a averti M. Griffiths.
« Des centaines de milliers d'enfants souffrent de malnutrition sévère et courent un risque imminent de mort s'ils ne sont pas soignés », a-t-il ajouté.
Le fonctionnaire de l'ONU a évoqué qu'à Kadugli, dans l'État du Kordofan méridional, « les stocks de nourriture ont été entièrement épuisés, car les affrontements et les barrages routiers empêchent les travailleurs humanitaires d'atteindre les personnes souffrant de la faim ».
La guerre au Soudan a éclaté en avril entre le général Abdel Fattah al-Burhan, qui commande l'armée soudanaise, et Mohamed Hamdan « Hemedti » Dagalo, chef des forces paramilitaires de soutien rapide (RSF).
L'Arabie saoudite facilite les pourparlers indirects entre les forces de sécurité soudanaises et l'armée soudanaise depuis le mois de mai, afin de parvenir à un cessez-le-feu qui permette à l'aide humanitaire d'atteindre les personnes touchées par le conflit.
