Lagazette

SOMMET DES BRICS: L'AFRIQUE DU SUD AVERTIT QUE L'ARRESTATION DE POUTINE SERAIT UNE "DÉCLARATION DE GUERRE"

19 Juillet 2023 22:27 (UTC+01:00)
SOMMET DES BRICS: L'AFRIQUE DU SUD AVERTIT QUE L'ARRESTATION DE POUTINE SERAIT UNE "DÉCLARATION DE GUERRE"
SOMMET DES BRICS: L'AFRIQUE DU SUD AVERTIT QUE L'ARRESTATION DE POUTINE SERAIT UNE "DÉCLARATION DE GUERRE"

Paris / La Gazette

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a averti que toute tentative d'arrestation du président russe Vladimir Poutine lors de sa visite dans le pays le mois prochain constituerait une déclaration de guerre avec la Russie.

M. Ramaphosa a déclaré dans des documents judiciaires rendus publics mardi que « la Russie a clairement fait savoir que l'arrestation de son président en exercice serait une déclaration de guerre ».

M. Poutine a été invité au sommet des BRICS qui se tiendra à Johannesburg le mois prochain, mais il fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), une disposition que Pretoria, en tant que membre de la CPI, devrait appliquer s'il s'y rendait.

Le dilemme diplomatique de l'Afrique du Sud se joue au tribunal, où le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), tente de forcer la main du gouvernement et de faire en sorte que le chef du Kremlin soit détenu et remis à la CPI s'il met le pied dans le pays.

Dans sa réponse, M. Ramaphosa a qualifié la demande de la DA d'« irresponsable » et a déploré que la sécurité nationale était en jeu. Selon le président, l'Afrique du Sud cherche à obtenir une dérogation aux règles de la CPI au motif que la mise en œuvre de l'arrestation pourrait menacer « la sécurité, la paix et l'ordre de l'État ».

« Il serait incompatible avec notre constitution de risquer de s'engager dans une guerre avec la Russie », a-t-il signalé, ajoutant que cela irait à l'encontre de son devoir de protéger le pays.

L'arrestation saperait également la mission menée par l'Afrique du Sud pour mettre fin à la guerre en Ukraine et « exclurait toute solution pacifique », a écrit M. Ramaphosa.

Le traité de la CPI stipule qu'un pays membre doit consulter la Cour lorsqu'il identifie des problèmes susceptibles d'entraver l'exécution d'une demande, et que la Cour ne peut pas procéder à une demande d'arrestation si cela oblige un État à enfreindre les règles internationales relatives à l'immunité diplomatique.

L'Afrique du Sud préside actuellement le groupe des BRICS, un rassemblement de poids lourds économiques comprenant également le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, qui se considère comme un contrepoids à la domination économique de l'Occident.

M. Poutine est recherché par la CPI qui l'accuse d'avoir déporté illégalement des enfants ukrainiens.

Le vice-président sud-africain Paul Mashatile a indiqué lors d'entretiens récents avec des médias locaux que le gouvernement avait tenté de persuader M. Poutine de ne pas venir, mais sans succès jusqu'à présent.

Signée en juin et initialement qualifiée « confidentielle », la déclaration sous serment de M. Ramaphosa a été publiée mardi, le tribunal ayant décidé qu'elle devait être rendue publique.

L'Afrique du Sud entretient de solides relations économiques et commerciales avec les États-Unis et l'Europe.

Les échanges avec la Russie sont beaucoup moins importants, mais Pretoria entretient des liens avec Moscou depuis des décennies, lorsque le Kremlin soutenait le parti au pouvoir, l'African National Congress, dans sa lutte contre l'apartheid.

Le mois dernier, M. Ramaphosa a conduit une délégation africaine de sept pays en faveur de la paix, comprenant des représentants de l'Égypte, du Sénégal et de la Zambie, à des pourparlers à Kiev et à Saint-Pétersbourg.

Commentant la déclaration sous serment en marge des célébrations de la Journée Nelson Mandela à Qunu, ville natale du défunt leader, M. Ramaphosa a estimé que cette affaire soulevait des « questions diplomatiques complexes ».

Loading...
L'info de A à Z Voir Plus