GUERRE EN UKRAINE : VLADIMIR POUTINE ASSURE QUE LES SANCTIONS RENFORCENT LA RUSSIE
Paris / La Gazette
La Russie continuera à s'opposer aux sanctions occidentales, a martelé le président Vladimir Poutine, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par Moscou.
Son discours lors d'un sommet virtuel de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) était le premier qu'il prononçait lors d'une réunion internationale depuis la mutinerie survenue en Russie le mois dernier.
M. Poutine a soutenu les accords commerciaux entre les nations de l'OCS dans les monnaies locales, ce qui est perçu comme une tentative d'atténuer les sanctions.
Le sommet 2023 de l'OCS se déroule virtuellement, sous la direction de l'Inde.
M. Poutine a profité de cette tribune pour envoyer un message de défi à l'Occident, déclarant que « la Russie contrecarre toutes ces sanctions, pressions et provocations extérieures et continue à se développer comme jamais auparavant ».
Il a fait plusieurs apparitions publiques depuis que le groupe de mercenaires Wagner a organisé une éphémère mutinerie à la fin du mois de juin, mais c'était la première fois qu'on le voyait en compagnie d'un groupe de dirigeants internationaux.
« Je voudrais remercier mes collègues des pays de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui ont exprimé leur soutien aux actions menées par les dirigeants russes pour protéger l'ordre constitutionnel ainsi que la vie et la sécurité des citoyens », a-t-il remercié lors d'une allocution télévisée prononcée depuis le Kremlin, à Moscou.
M. Poutine a ajouté que plus de 80 % des échanges entre les Chinois et les Russes se faisaient en roubles et en yuans, et il a exhorté les autres membres de l'OCS à suivre le même processus.
Il a également salué la candidature du Belarus, allié de la Russie, pour devenir membre permanent de l'OCS l'année prochaine.
L'hôte du sommet, le Premier ministre indien Narendra Modi, a appelé les membres à stimuler le commerce, la connectivité et la coopération technologique, entre autres.
Il n'a toutefois pas fait directement référence à la guerre en Ukraine ni à la position de plus en plus affirmée de la Chine dans la région indo-pacifique. L'Inde, historiquement non alignée, a dû marcher sur une corde raide diplomatique, en raison de ses liens de plus en plus étroits avec l'Occident.
L'Occident considère de plus en plus l'Inde comme un contrepoids à la Chine, bien que Delhi n'ait jamais publiquement assumé cette étiquette. Une fois de plus, elle s'est abstenue de le faire à l'occasion de l'OCS.
Le Premier ministre indien a plutôt exhorté les membres à coopérer dans la lutte contre le terrorisme transfrontalier.
« Certains pays utilisent le terrorisme transfrontalier comme un instrument de leur politique, (ils) donnent refuge aux terroristes... l'OCS ne devrait pas hésiter à critiquer ces pays », a clamé M. Modi.
Lorsque le président chinois Xi Jinping a pris la parole, il a mentionné l'importance de préserver la paix et la sécurité régionales. Il a exhorté les membres de l'OCS à « suivre la bonne direction et à renforcer leur solidarité et leur confiance mutuelle ».
La Chine, la Russie et quatre pays d'Asie centrale ont créé l'OCS en 2001 afin de limiter l'influence de l'Occident dans la région. L'Inde et le Pakistan ont rejoint l'OCS en 2017.
Le groupe est devenu plus pertinent pour la Russie et la Chine à mesure que leurs relations avec l'Occident se sont détériorées.
L'OCS regroupe environ 40 % de la population mondiale et plus de 20 % du PIB mondial. Si l'on y ajoute l'Iran, elle contrôlera environ 20 % des réserves pétrolières mondiales.