LES ÉTATS-UNIS S'ENGAGENT EN FAVEUR DE LA PAIX ENTRE L'AZERBAÏDJAN ET L'ARMÉNIE
Paris / La Gazette
Alors que les États-Unis s'apprêtent à accueillir le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov, et le chef de la diplomatie arménienne, Ararat Mirzoyan, Washington a annoncé son soutien à la paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan voisin.
Au cours du week-end, le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est entretenu par téléphone avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le président arménien Nikol Pachinian au sujet des pourparlers de paix entre les deux pays. Il s'est engagé à ce que les États-Unis continuent de soutenir le processus.
« Le secrétaire d'État Blinken a fait part de sa conviction que la paix était possible lors de son appel téléphonique avec [le président azerbaïdjanais] M. [Ilham] Aliyev », a déclaré le porte-parole du département d'État, Matthew Miller, dans un communiqué dimanche.
De son côté, la présidence azerbaïdjanaise a souligné qu'« au cours de la conversation téléphonique. Antony Blinken a souligné l'importance des pourparlers sur le traité de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et a indiqué que les États-Unis continueraient à apporter leur soutien à cette fin. Le secrétaire d'État américain a déclaré croire en la possibilité de parvenir à la paix et a évoqué l'ouverture du poste de contrôle à la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ».
En vertu du cessez-le-feu négocié par la Russie qui a mis fin au conflit en 2020, l'Azerbaïdjan est tenu de garantir la sécurité du passage dans le corridor de Latchine, où patrouillent les forces russes de maintien de la paix. En conséquence, l'Azerbaïdjan a installé un checkpoint dans la région en avril « pour empêcher le transport illégal de main-d'œuvre, d'armes et de mines ». Les autorités azerbaïdjanaises ont annoncé que le poste de contrôle « sera mis en place en interaction avec la force de maintien de la paix russe ».
Depuis l'année dernière, les tensions se sont accrues autour du corridor de Latchine, la Russie se concentrant sur son offensive en Ukraine. En décembre, des militants azerbaïdjanais ont commencé à manifester pacifiquement sur la route de Latchine pour protester contre l'exploitation minière illégale. L'Azerbaïdjan a construit le poste de contrôle suite aux « menaces et provocations » de l'Arménie. Erevan a utilisé le corridor pour la rotation du personnel militaire, « le transfert d'armes et de munitions, l'entrée de terroristes, ainsi que le trafic illicite de ressources naturelles et de biens culturels », selon toujours les autorités azéries. L'Azerbaïdjan a enregistré l'entrée de convois militaires sur son territoire et « la construction d'infrastructures militaires ... au point le plus proche du territoire de l'Azerbaïdjan ».
Erevan, qui compte sur la Russie pour garantir sa sécurité, est de plus en plus frustré par ce qu'il considère comme l'incapacité du Kremlin à remplir son rôle de maintien de la paix.
Les relations entre les anciennes républiques soviétiques d'Arménie et d'Azerbaïdjan sont tendues depuis 1991, date à laquelle l'armée arménienne a illégalement occupé le Karabakh et sept régions adjacentes pendant trois décennies. Les affrontements ont éclaté le 27 septembre 2020, l'armée arménienne attaquant les civils et les forces azerbaïdjanaises, violant plusieurs accords humanitaires de cessez-le-feu. Au cours de ce conflit de 44 jours, l'Azerbaïdjan a libéré plusieurs villes et environ 300 localités et villages que l'Arménie occupait depuis près de 30 ans. Les combats ont pris fin par un accord négocié par la Russie le 10 novembre 2020, ce qui a été considéré comme une victoire pour l'Azerbaïdjan et une défaite pour l'Arménie. Toutefois, le cessez-le-feu a été violé à plusieurs reprises depuis lors. Plusieurs militaires des deux camps ont été tués lors d'affrontements récents.