L'AZERBAÏDJAN INSTALLE UN POSTE DE CONTRÔLE À LA FRONTIÈRE AVEC L'ARMÉNIE À L'ENTRÉE DE LA ROUTE DE LACTHINE
Paris / La Gazette
L'Azerbaïdjan a commencé dimanche à installer un poste de contrôle à la frontière avec l'Arménie, à l'entrée de la route de Latchine qui relie la région du Karabakh de l'Azerbaïdjan à l'Arménie.
Selon le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, l'installation du poste de contrôle frontalier s'inscrit dans le cadre des efforts visant à empêcher l'Arménie de continuer à utiliser la route de manière systématique et à grande échelle.
« Au cours des deux ans et demi qui se sont écoulés depuis la signature de la déclaration trilatérale, la partie azerbaïdjanaise n'a cessé d'attirer l'attention sur l'utilisation abusive à grande échelle de la route de Latchine par l'Arménie. Cela inclut la rotation du personnel des forces armées arméniennes qui continuent d'être illégalement stationnées sur le territoire de l'Azerbaïdjan, le transfert d'armes et de munitions, l'entrée de terroristes, ainsi que le trafic illicite de ressources naturelles et de biens culturels », a annoncé le ministère dans un communiqué dimanche.
Le ministère a déclaré que plus de 2 700 mines terrestres antipersonnel produites par l'Arménie en 2021 et détectées dans les districts azerbaïdjanais de Latchine et de Kalbadjar depuis août 2022 ont été transportées vers la région du Karabakh par la route de Latchine, en violation flagrante de la Déclaration trilatérale. La mine terrestre a fait exploser un camion de l'armée azerbaïdjanaise samedi, blessant 3 militaires. Au total, 294 Azerbaïdjanais ont été tués ou blessés par des mines terrestres depuis la fin de la guerre de 2020, selon le ministère.
Samedi, les drones de surveillance des forces armées azerbaïdjanaises ont enregistré deux conteneurs à usage militaire et un convoi de véhicules militaires arméniens traversant la frontière azerbaïdjanaise sur la route de Latchine. Plus tard, au début de la route Latchine-Khankendi, l'installation de conteneurs à usage militaire et la construction d'infrastructures militaires par l'Arménie ont été observées au point le plus proche du territoire de l'Azerbaïdjan.
« À la lumière de ces menaces et provocations, la mise en place d'un mécanisme de contrôle frontalier au point de départ de la route de Lachin permettra d'assurer la transparence du mouvement le long de la route, la primauté du droit et, par conséquent, la sécurité et la sûreté du mouvement », a martelé la diplomatie azerbaïdjanaise.
« Conformément aux obligations de la déclaration trilatérale, dans le cadre de cette mesure de garantie de sécurité de la République d'Azerbaïdjan pour la circulation des citoyens, des véhicules et des marchandises par la route de Latchine, des conditions appropriées seront assurées pour le passage transparent et réglementé des résidents arméniens vivant dans la région azerbaïdjanaise du Karabakh depuis ce point de contrôle vers l'Arménie et l'Azerbaïdjan dans les deux directions. Ce mécanisme de contrôle sera mis en œuvre en interaction avec les forces russes de maintien de la paix », a ajouté le ministère des Affaires étrangères.
Le ministère arménien des Affaires étrangères a qualifié l'installation du poste de contrôle de « violation » de la déclaration trilatérale de 2020 et a appelé la Russie à « mettre en œuvre cette déclaration à terme ».
En réponse, le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a estimé que la décision légitime d'établir un point de contrôle sur le territoire souverain de l'Azerbaïdjan est conforme à tous les principes et normes du droit international.
Les relations entre les deux anciennes républiques soviétiques sont tendues depuis 1991, date à laquelle l'armée arménienne a occupé le Karabakh, territoire internationalement reconnu comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, et sept régions adjacentes de 1991 à 2020, date à laquelle un affrontement meurtrier de 44 jours s'est terminé par un cessez-le-feu négocié par la Russie, qui a vu l'Arménie céder des territoires qu'elle avait illégalement occupé pendant des décennies et Moscou stationner un contingent de maintien de la paix.
L'accord est largement considéré comme une victoire importante pour l'Azerbaïdjan, mais il a été rompu à plusieurs reprises depuis lors, notamment en octobre lorsqu'une fusillade le long de leur frontière troublée a entraîné la mort de plus de 280 personnes de part et d'autre.