LE GROUPE EDALAT-E ALI ANNONCE AVOIR INTERROMPU UN DISCOURS DU PRÉSIDENT IRANIEN DIFFUSÉ EN LIGNE
Paris / La Gazette
Des cyber-activistes, soutenant le mouvement de contestation en Iran, ont annoncé avoir interrompu, samedi 11 février dernier, la diffusion en ligne par la télévision d'Etat, 'un discours du président Ebrahim Raïssi, marquant le 44e anniversaire de la Révolution islamique de 1979.
Le discours interrompu a marqué l'anniversaire de la révolution islamique de 1979
Le groupe Edalat-e Ali a publié sur Twitter une vidéo de l'interruption présumée du discours à la place duquel a été diffusée une vidéo appelant les Iraniens à retirer leur argent des banques "corrompues" du régime et à descendre dans la rue la semaine prochaine.
"Mort à Khamenei", "mort à la Révolution islamique" et "mort à la République islamique", peut-on lire sur la vidéo.
"De nombreux compatriotes nous ont contactés et nous ont demandé de faire écho à l'appel (aux manifestations) du 16 février", a ajouté le groupe, dont il s'agirait du deuxième piratage de la télévision d'Etat en soutien au mouvement de contestation provoqué par la mort de Mahsa Amini.
En octobre, Edalat-e Ali avait interrompu la diffusion en direct à la télévision d'Etat d'une rencontre entre le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, et des responsables, pour afficher sur l'écran le texte : "Vos mains portent le sang de nos jeunes".
L'Iran est le théâtre d'un mouvement de contestation depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs qui l'accusait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict du pays.
Dans un discours prononcé samedi place Azadi, à Téhéran, le président Raïssi a affirmé que les gens s'étaient rassemblés pour renouveler leur "allégeance" à la révolution.
Les autorités iraniennes affirment que des centaines de personnes, parmi lesquelles des membres des forces de sécurité, ont été tuées dans le contexte des manifestations, dont l'ampleur a diminué ces dernières semaines. Des milliers d'Iraniens, dont des personnalités artistiques, des avocats et des journalistes, ont été arrêtées.