L'avenir des Libyens entre les mains d'Ankara et de Moscou
Bakou / Lagazetteaz
La guerre civile et l'instabilité en Libye pourraient se terminer dans le même scénario que Moscou et Ankara l`ont fait en Syrie. Après le renversement de Kadhafi en Libye, deux champs belligérants - le Gouvernement d'unité nationale (GUN) Fayez al-Sarraj, reconnu par l'ONU et siégeant à Tripoli et le cabinet temporaire d'Abdullah Abdourrahman al-Thani, agissant à l'est du pays en tant que parlement, contre le soi-disant Armée nationale de Lybie (LNA) du général Khalifa Haftar. Au début de la guerre civile, les troupes du général Haftar ont réussi à encercler la capitale libyenne Tripoli, mais le GUN financé par le Qatar a officiellement demandé une aide militaire à la Turquie et la situation a entièrement changé.
C'est ce qui a été déclaré à Lagazetteaz par le directeur du Conseil d`experts Elkhan Alasgarov.
"Avec l'aide militaire des forces armées turques, les unités du GUN ont réussi à reprendre le contrôle de plusieurs installations importantes du pays. Les observateurs internationaux notent que si des militants Pro - turcs syriens se battent du côté du GUN, des «mercenaires russes» ou des combattants de la société militaire privée (SMP) Wagner sont du côté du général Haftar. Selon le secrétaire d'État adjoint américain David Schenker, la Russie a envoyé en Libye non seulement des combattants de la société militaire SMP Wagner, mais aussi des équipements lourds ", a-t-il dit.
Le directeur a également noté qu'il y a une grande lutte pour le pétrole en Libye. Le pays possède 2,8% des réserves pétrolières mondiales, environ 48,4 milliards de barils de réserves pétrolières explorées, et occupe la 10e place dans le classement mondial. Les réserves de gaz naturel s'élèvent à 1,4 trillion de mètres cubes. Le pétrole brut libyen est de très haute qualité et à faible teneur en soufre. La proximité du pays avec le marché européen fait également de la Libye un producteur de pétrole très attractif et important.
"Le contingent militaire turc a infligé une lourde défaite à Haftar, qui est essentiellement une marionnette entre les mains d'acteurs extérieurs, notamment la Russie. Les pays qui soutiennent Haftar appellent maintenant à un cessez-le-feu. Cependant, ce conflit militaire est loin d`être terminé. Plusieurs pays étrangers à la fois ne sont pas intéressés par la seule victoire d'Ankara dans la lutte pour le pétrole libyen. Ainsi, la Grèce tente de niveler les succès de la Turquie. Entre ces pays, il y a un sujet sérieux de conflit - c'est la tentative de la Turquie avec la Libye de contrôler les voies de pipelines de la Méditerranée orientale. Les grecs considèrent également injuste la position d'Ankara sur la division des sites d'extraction de gaz autour de Chypre, où elle agit "legitimement" avec force. Même si, l'OTAN reste à l'écart, en cas de conflit pour la Grèce, la Russie peut intervenir. Cependant, Ankara, malgré la confrontation militaire en Libye avec le Pro-russe Haftar, n'est pas intéressé par une forte aggravation des relations avec Moscou. Il semble qu'Ankara soit encline à une trêve, mais a déjà commencé à établir sa base aérienne militaire "Al-Watiya" à l'ouest du pays ainsi qu'une deuxième base navale à Misrata. Les médias proches du GUN ont récemment diffusé des informations selon lesquelles la Fédération de Russie aurait l'intention de créer deux bases en Libye — à Siirt et à Jufra", a ajouté Elkhan Alasgarov.
"De toute évidence, en dépit des contradictions existantes concernant l'avenir de la Libye, Ankara, comme dans le cas de la Syrie, fait une révérence envers Moscou. Il est à noter que la Turquie bloque au sein de l'OTAN la mise en œuvre d'un nouveau plan de défense des pays d'Europe de l'Est, en particulier des États baltes et de la Pologne qui a été déclarée élément clé des mesures de l'Alliance visant à "dissuader" la Russie. Il y a des raisons de croire que la Turquie est en faveur d'une solution politique au problème avec la Russie, car ces pays ont une expérience pratique d'un règlement réussi en Syrie. Non seulement l'avenir de ce pays, mais aussi toute la situation géopolitique de la région méditerranéenne dépend de la capacité de la Turquie à restaurer l'unité de la Libye avec la participation de la Russie. Ce sujet devait être le principal sujet des négociations prévues, mais au dernier moment, Moscou a annulé le voyage des ministres des Affaires étrangères et de la Défense Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou en Turquie. Il a été déclaré que «la date de la réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des deux pays serait convenue dans un avenir proche». Ankara, en attendant les décisions de Moscou, a arrêté l'attaque contre la ville stratégiquement importante de Libye, patrie de Kadhafi Siirt", a poursuivi le directeur.
Directeur du Conseil d'experts
Baku Network
Docteur en philosophie
Elkhan Alasgarov
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