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La sénatrice française Nathalie Goulet : « Il faut dissoudre le Groupe de Minsk, car le problème du Haut-Karabagh n'existe plus » (Exclusif)

22 Mai 2021 06:10 (UTC+01:00)
La sénatrice française Nathalie Goulet : « Il faut dissoudre le Groupe de Minsk, car le problème du Haut-Karabagh n'existe plus » (Exclusif)
La sénatrice française Nathalie Goulet : « Il faut dissoudre le Groupe de Minsk, car le problème du Haut-Karabagh n'existe plus » (Exclusif)

Paris / Lagazetteaz

Entretien exclusif avec la sénatrice française Mme Nathalie Goulet, en déplacement à Bakou dans le cadre de la conférence « Caucase du Sud: les perspectives de développement régional et de coopération », organisée par le Centre international Nizami Gandjavi

Quel est l'objectif de votre visite en Azerbaïdjan cette fois-ci ?

- Je viens à l’invitation du Centre international Nizami Gandjavi pour la conférence « Caucase du Sud: les perspectives de développement régional et de coopération ». Je vais visiter les territoires libérés aussi et je vais apporter mon soutien à l’Azerbaïdjan. Parce qu’en France, on n’est pas très nombreux. Je suis la seule personne qui a voté contre l’indépendence du Haut-Karabagh.

L'une des principales dispositions de la déclaration du 10 novembre 2020 stipule le déblocage des liaisons économiques et de transport dans le Caucase du Sud. Dans ce contexte, de nouvelles routes sont construites dans les territoires libérés par l'Azerbaïdjan, et il est prévu de construire et de mettre en service des aéroports d'importance internationale. À cet égard, comment évaluez-vous les perspectives de renforcement du rôle de l'Azerbaïdjan en tant que plaque tournante des transports dans la région ?

- L’Azerbaïdjan est un pays de stabilité dans la région. C’est une plaque tournante pour l’économie, c’est une plaque tournante pour l’énergie, en renforçant les corridors, les pipelines, les routes et les chemins de fer à travers le Caucase du Sud. Tout cela va dans le bon sens.

Les Arméniens ont pillé les terres azerbaïdjanaises et détruit presque tous les monuments culturels appartenant aux musulmans. Pourriez-vous nous faire part de votre point de vue sur ce manque de respect envers les monuments culturels musulmans dans les territoires azerbaïdjanais autrefois occupés ?

- D’abord, c’est une pratique classique. Je voudrais vous dire que mes amis Samad Seyyidov, Azim Mollazade, notamment au Conseil de l’Europe, depuis plus de vingt ans, multiplient les résolutions pour faire condamner l’Arménie pour la destruction des biens, des cimétières, etc. Donc, c’est un problème qu’on connait très bien, mais aussi c’est un problème assez classique. Pendant les Croisades, y s’est passée la même chose. Il faut le dire que c’est une pratique malheureuse, mais c’est une pratique courante. En tous les cas, les parlementaires azerbaïdjanais à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe ont soulevé ces problèmes depuis des années, donc on est parfaitement au courant.

Dans le contexte des tensions artificiellement créées du côté arménien à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ces derniers jours, les propos du Président français manifestement en arménien sur les réseaux sociaux ont à juste titre suscité des regrets au sein de l'opinion publique azerbaïdjanaise. En tant qu’un pays co-président du Groupe de Minsk de l'OSCE, dans quelle mesure est-il vrai d'adopter une position aussi unilatérale ?

- Alors, il y a deux positions. Vous savez, le speaker du Senat, avec une grosse délégation, ils vont en Arménie. Ce n’est jamais arrivé dans le passé qu’il y ait eu une délégation qui est allée en Arménie à ce niveau et qui ne vient pas passer un peu de temps en Azerbaïdjan. Même le Président Nicolas Sarkozy, à l’époque, il avait dormi une nuit à Erevan, mais il était venu une journée à Bakou. Maintenant, il se trouve que pour des raisons électorales, le Parlement se met à avoir une politique différente. Avant, la France parlait d’une suele voix. Aujourd’hui, manifestement, il y a des positions qui sont différentes de la position officielle. Donc aujourd’hui, la France a pris parti pour l’Arménie, moi je le regrette. Je le regrette qu’il n’y ait pas un peu plus d’équilibre.

Le Groupe de Minsk n'a pas réussi à remplir sa fonction principale, ç-a-d. la mission de résoudre le conflit du Haut-Karabagh. L'Azerbaïdjan lui-même a mis en œuvre les résolutions pertinentes du CS de l'ONU et a libéré ses territoires. Voyez-vous un rôle quelconque pour le Groupe de Minsk dans le règlement post-conflit ?

- Maintenant que l’Azerbaïdjan a récupéré ses territoires, à quoi sert le Groupe de Minsk ? Il faut le dissoudre. Ça ne sert à rien. Parce que de toute façon, il n’a pas eu de politique équilibrée, parce que de toute façon, il n’a rien fait depuis près de trente ans. Maintenant il faut supprimer le Groupe de Minsk, il faut le dissoudre, et puis c’est fini. Parce qu’il n’y a plus de problème, parce que l’Azerbaïdjan a récupéré ses territoires.

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