LA FRANCE ENVISAGE DE RECONNAÎTRE L'ÉTAT PALESTINIEN D'ICI JUIN, AFFIRME EMMANUEL MACRON

Paris / La Gazette
Le président français Emmanuel Macron a signalé que Paris pourrait reconnaître officiellement l'État de Palestine dès juin 2025.
S'exprimant lors d'une interview France 5, Emmanuel Macron a encadré la démarche potentielle dans le cadre d'une initiative diplomatique plus large menée aux côtés de l'Arabie saoudite.
Selon le président français, Paris vise à coprésider une conférence internationale avec Riyad, faisant probablement référence à un sommet sur la Palestine déjà annoncé par les ministres des affaires étrangères de l'Égypte, de la Jordanie, du Qatar, des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite. La conférence devrait avoir lieu en juin.
"On doit aller vers une reconnaissance et donc dans les prochains mois on ira", a déclaré le président français dans une interview à l’émission "C’est à vous" sur France 5 donnée à son retour d’Égypte mardi et diffusée mercredi.
La France a toujours soutenu la solution des deux États comme cadre de résolution du conflit israélo-palestinien. Cette position est restée inchangée même après l'attentat du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas contre Israël. Toutefois, une reconnaissance officielle de la Palestine par la France marquerait un changement de politique important et risquerait de déclencher des tensions diplomatiques avec Israël.
Les responsables israéliens se sont fermement opposés à une telle démarche. Réagissant aux remarques de président Macron, le ministre israélien des affaires étrangères, Gideon Sa'ar, a averti qu'une reconnaissance unilatérale équivaudrait à "une récompense pour la terreur" et à une approbation du Hamas.
"La reconnaissance unilatérale d'un État palestinien fictif par n'importe quel pays, compte tenu de la réalité que nous connaissons tous, serait une récompense pour la terreur et un encouragement pour le Hamas", a estimé M. Sa'ar. Selon lui, de telles actions "n'apporteront pas la paix, la sécurité ou la stabilité dans la région - au contraire, elles éloigneront encore plus ces objectifs".
À ce jour, 146 des 193 États membres des Nations unies reconnaissent la Palestine comme un État souverain. Au cours de la seule année écoulée, plusieurs nations, dont la Slovénie, l'Irlande, la Norvège, l'Espagne, les Bahamas, Trinité-et-Tobago, la Jamaïque et la Barbade, ont rejoint la liste des partisans de la Palestine.
Toutefois, les grandes puissances occidentales telles que les États-Unis, l'Australie, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ont jusqu'à présent refusé de reconnaître le pays.
Entre-temps, la politique américaine a pris un tournant décisif sous la présidence de Donald Trump qui, le 4 février 2025, a suspendu l'aide aux Palestiniens et a une nouvelle fois retiré les États-Unis du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. D. Trump a également déclaré qu'il prévoyait que les États-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza et supervisent son développement, à condition qu'environ un million de Palestiniens soient déplacés du territoire.
Parallèlement, le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a chargé les forces de défense israéliennes, le 6 février, de préparer un plan qui faciliterait le départ volontaire des habitants de Gaza vers tout pays disposé à les accueillir.
En réponse à l'escalade de la crise humanitaire et politique, la Ligue arabe a tenu un sommet d'urgence le 5 mars. Le sommet s'est conclu par une déclaration réaffirmant le droit des Palestiniens à un État et condamnant toute tentative de les déplacer de force de leurs terres. La déclaration appelle également Israël à mettre fin à ses opérations militaires en Cisjordanie, soulignant que la relocalisation forcée des Palestiniens est inacceptable au regard du droit international.