LE SÉNAT ALGÉRIEN SUSPEND SES RELATIONS AVEC LE SÉNAT FRANÇAIS
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Paris / La Gazette
Le Conseil de la nation, équivalent du Sénat en Algérie, a annoncé mercredi la “suspension de ses relations” avec le Sénat français, pour protester contre la visite lundi et mardi de son président Gérard Larcher au Sahara, territoire où l’Algérie soutient les indépendantistes du Polisario contre le Maroc.
Alors que le Premier ministre français vient d’annoncer qu’il envisageait de suspendre les accords de 1968 avec l’Algérie, le Sénat algérien a décidé de suspendre les relations avec son homologue français, ce 26 février. Depuis le changement de la politique française l’été dernier vis-à-vis de Rabat et de son plan d’autonomie pour le territoire du Sahara occidental, les relations entre Paris et Alger ne cessent de se dégrader.
Avec cette suspension, le Conseil de la nation entend protester contre la visite les 24 et 25 février de Gérard Larcher au Sahara occidental, pour acter le nouveau soutien de la France au Maroc dans cette région. Sous la présidence de Salah Goudjil, l’instance algérienne a qualifié la visite d’ "irresponsable, provocatrice et ostentatoire ". Il a acté "la suspension immédiate de ses relations avec le Sénat de la République française, y compris le protocole de coopération parlementaire signé le 8 septembre 2015″, selon un communiqué.
"Dans une dérive d’une extrême gravité, reflétant la montée de l’extrême droite française et sa domination sur la scène politique, le président du Sénat français a effectué une visite dans la ville de Laâyoune occupée", s’indigne le Sénat algérien.
Alors que les Nations unies considèrent toujours le Sahara occidental comme un territoire "non autonome" dont le statut n’est pas réglé, le Conseil de la nation s’étonne de la position française, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, "censé défendre le droit des peuples colonisés à l’autodétermination plutôt que de tenter de les annuler et de les nier".
Cette visite est un "acte inacceptable qui méprise la légitimité internationale et s’oppose aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies", an encore ajouté le Conseil.