L'ALGÉRIE DÉNONCE LES RESTRICTIONS DE VISA IMPOSÉES PAR LA FRANCE

Paris / La Gazette
L'Algérie a vivement réagi à la récente décision de la France d'imposer des restrictions plus strictes en matière de visas aux Algériens, accusant Paris d'agir sous l'influence d'agendas d'extrême droite, intensifiant ainsi les tensions diplomatiques entre les deux nations.
« Cette dynamique, qui a attiré des membres du gouvernement français, pourrait avoir des conséquences incommensurables sur tous les aspects des relations algéro-françaises », a déclaré le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Les relations entre la France et l'Algérie, ancienne colonie française, se sont détériorées ces derniers mois en raison de tensions liées à un conflit de souveraineté régionale en Afrique du Nord et au statut de plusieurs personnalités algériennes accusées d'avoir incité à la violence en France. Le dernier point de discorde concerne les restrictions en matière d'immigration et de visas, qui font suite à une attaque mortelle au couteau perpétrée samedi 22 février par un citoyen algérien de 37 ans au « profil schizophrène ».
Dans une interview accordée le 26 février, à la veille d'une réunion d'urgence du gouvernement français sur l'attentat, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a confirmé que des mesures avaient été prises pour interdire l'entrée en France de certains fonctionnaires algériens. Un fonctionnaire du ministère a précisé par la suite que ces restrictions avaient été appliquées avant l'incident.
Cependant, le gouvernement algérien a exprimé sa surprise, déclarant qu'il avait appris l'existence de ces restrictions en même temps que le public.
« Le gouvernement algérien exprime sa surprise et son étonnement face à cette annonce, dont il n'a nullement été informé », lit-on dans le communiqué.
Le gouvernement français devrait discuter des questions plus générales liées à l'immigration, notamment en provenance d'Algérie, lors de la réunion de mercredi (26 février). La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a indiqué le 25 février que les ministres envisageraient d'étendre les restrictions de visa à tous les Algériens, en réponse à l'attaque au couteau, bien que cette proposition ait été débattue avant l'incident.
Les Algériens représentaient 12,2 % des immigrés résidant en France en 2023, selon les chiffres les plus récents de l'Office national des statistiques.