NOUVELLE ADMINISTRATION TRUMP : LA FRANCE "DÉFENDRA SES INTÉRÊTS"
Paris / La Gazette
La France ne fera pas le dos rond face aux mesures protectionnistes de Donald Trump, a prévenu le ministre français des Affaires étrangères et de l'Europe, Jean-Noël Barrot, ce mardi.
« Si l'administration Trump devait persister dans ce que j'ai qualifié d'erreur majeure, alors nous défendrons nos intérêts agricoles, industriels et commerciaux avec une volonté de fer et sans trembler », a martelé le ministre français des Affaires étrangères, interviewé par France 24 et RFI.
Rappelons que le premier mandat de Donald Trump avait été marqué par l'imposition de droits de douane punitifs sur une myriade de biens et produits dans le monde dont ceux venant de France, au motif de rééquilibrer la balance commerciale largement déficitaire des Etats-Unis vis-à-vis de ses partenaires commerciaux.
Pour ce second mandat, Donald Trump a prévenu que les droits de douane restaient la pierre angulaire de sa politique commerciale, évoquant l'imposition d'une surtaxe allant de 10 à 20% sur l'ensemble des produits étrangers entrant aux Etats-Unis.
Selon le chef de la diplomatie française, la prochaine administration américaine commettrait « une erreur de calcul majeure » en appliquant « des droits de douane de manière un peu indiscriminée et massive à l'Europe ».
Jean-Noël Barrot a évoqué que l'Union européenne était le premier partenaire commercial des Etats-Unis. Appliquer des taxes supplémentaires à l'importation « pénaliserait lourdement les très nombreuses entreprises américaines qui aujourd'hui sont installées en France ou en Europe », et qui exportent ensuite vers le marché américain, a-t-il averti.
« Cela amputerait immédiatement les classes moyennes américaines de toute une partie de leur pouvoir d'achat parce que eux aussi achètent des produits importés venus de l'Europe », a-t-il fait estimé.
Le ministre français ajoute néanmoins que le contexte a changé puisque à l'époque, le président américain avait profité de « l'impréparation des Européens ».
« Nous étions encore sous le dogme du libre-échange et il était interdit d'évoquer en Europe l'opportunité de sanctionner ou de répliquer à des mesures d'inéquité commerciale », a-t-il souligné.
« Et bien, l'Europe a changé », a-t-il insisté, rappelant que le mois dernier, l'UE avait décidé d'appliquer des droits de douane sur les véhicules électriques chinois considérant que les subventions dont bénéficient les constructeurs automobiles chinois aujourd'hui étaient « désavantageuses pour les entreprises » européennes.