L'ALGÉRIE RAPPELLE SON AMBASSADEUR ALORS QUE LA FRANCE SOUTIENT LA SOUVERAINETÉ MAROCAINE SUR LE SAHARA OCCIDENTAL
Paris / La Gazette
L'Algérie a rappelé son ambassadeur de France mardi en réponse à la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine dans la région du Sahara occidental.
L'Algérie avait pris des mesures similaires à l'encontre de Madrid lorsque l'Espagne avait soutenu le plan d'autonomie du Maroc en 2022.
« Pour la France, l'autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue. Notre soutien au plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant », a déclaré le président français Emmanuel Macron, dans une lettre adressée au roi Mohammed VI à l'occasion de l'anniversaire de son intronisation il y a 25 ans.
Le différend, qui remonte à 1975, oppose le Maroc, qui considère le Sahara occidental comme son propre territoire, au Front Polisario, soutenu par l'Algérie, qui cherche à y créer un État indépendant.
La France, en tant qu'ancienne puissance coloniale dans la région, s'est trouvée sur la corde raide diplomatique entre Rabat et Alger sur cette question. La plupart des alliés occidentaux de la France ont déjà soutenu le plan du Maroc.
Dans cette lettre, dont l'AFP a obtenu une copie, il affirme que le plan marocain « constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».
« La poursuite du développement économique et social de cette région est un impératif. Je salue tous les efforts faits par le Maroc à cet égard. La France l'accompagnera dans cette démarche au bénéfice des populations locales », écrit encore M. Macron.
Dans un communiqué, le Palais royal a salué l'annonce comme un « développement significatif en faveur de la souveraineté marocaine sur le Sahara ».
L'Algérie a exprimé son « grand regret » et a fermement dénoncé la décision de Paris, ajoutant qu'il y aurait des conséquences.
L'Algérie a reconnu la république sahraouie autoproclamée par le Polisario et a soutenu un plan des Nations unies prévoyant un référendum avec l'option de l'indépendance.
Ce référendum n'a jamais eu lieu en raison de désaccords sur la question de savoir qui devait voter et comment il devait se dérouler. Les récentes résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU n'ont pas mentionné l'option, exhortant les parties à travailler ensemble pour une solution réaliste basée sur le compromis.
L'Espagne, ancienne puissance coloniale au Sahara occidental, a déclaré en 2022 qu'elle soutenait le plan d'autonomie du Maroc.
Les États-Unis, Israël et les monarchies arabes soutiennent également la souveraineté du Maroc sur le territoire, où 28 pays, principalement africains et arabes, ont ouvert des consulats dans ce que Rabat considère comme un soutien tangible.
En 2020, le Polisario s'est retiré d'une trêve négociée par l'ONU. Mais le conflit, gelé depuis longtemps, reste de faible intensité.
