ÉLECTIONS LÉGISLATIVES 2024 EN FRANCE : LE RN EN TÊTE AU PREMIER TOUR
Paris / La Gazette
Le Rassemblement National (RN), parti de Jordan Bardella et de Marine Le Pen est arrivé, presque sans grande surprise, en tête du premier tour des législatives 2024 avec 29,24% des suffrages. Si la tendance se confirme à l'issue du second tour, le RN pourrait obtenir 230 à 280 sièges de député et ainsi devenir, pour la première fois de son histoire, le groupe politique le plus important dans l'hémicycle.
Les résultats ont donné le Rassemblement national et ses alliés largement en tête avec 33,2% des voix, suivi du Nouveau Front populaire avec 27,99 % des voix et de la coalition macroniste « Ensemble pour la République » avec 20,04 % des voix. Les Républicains, en queu de liste, ont obtenu 6,57 % des voix.
Le score confirme le renforcement de la tripartition de la vie politique française entre un bloc de gauche, un bloc centriste et un bloc d’extrême droite représentant chacun un tiers de l’électorat. Le bloc macroniste, fortement affaibli, obtient cependant de meilleurs scores que lors des élections européennes, tandis que le total des gauches recule.
Or, malgré sa victoire nette, le Rassemblement national ne convainc qu’un tiers de l’électorat. Le RN peut encore espérer obtenir une majorité absolue au second tour, mais celle-ci dépendra de manière cruciale de l’incapacité des autres partis à s’accorder sur un « front républicain » au second tour.
La multiplication des triangulaires devrait jouer en sa faveur mais le désistement des candidats arrivés troisièmes limiterait fortement ce risque. Selon les calculs, au soir des résultats, les triangulaires concerneraient 319 circonscriptions. Avec le désistement des candidats de gauche ce chiffre tomberait à 159. En cas de désistement systématique seules 6 triangulaires subsisteraient.
La coalition présidentielle Ensemble a appelé ses candidats arrivés 3e à se désister au profit des candidats en mesure de battre le Rassemblement national et « avec qui nous partageons l’essentiel : les valeurs de la République » avait alors bien précisé Gabriel Attal. « Notre objectif est clair : empêcher le Rassemblement national d’avoir une majorité absolue au second tour, de dominer l’Assemblée nationale et donc de gouverner le pays avec le projet funeste qui est le sien. ». Mais au sein de ce qui a été la majorité présidentielle la position avec des candidats « Insoumis » reste encore sujet de débat.
Edouard Philippe a appelé les candidats Horizons arrivés en troisième place à se retirer pour éviter l’élection de députés RN ou LFI.
Du côté du Front Populaire, la consigne a été claire : demandé à tous les candidats de gauche arrivés en troisième position de se désister face au RN.
Dans le cas contraire, sans un désistement généralisé au nom du front républicain, le Rassemblement National s’offrirait la majorité absolue au deuxième tour.
